PASSE COMPOSE

Victimes 39-45 Bannalec H-J-L

25.Hingant Gaston jean Yves; 26.Jambou Louis Charles; 27.Jambou Victor Julien; 28.L’Helgouach André Yves Joseph; 29. Lahuec Joseph Guillaume; 30.Lancien Jean Louis; 31.Landrein Jean Louis; 32.Landrein Louis Pierre René; 33.Laurans Emmanuel Corentin; 34.Laurent V.; 35.Le Drout A.; 36.Le Bihan François; 37.Le Gac Jean René; 38Le Gac Louis Joseph Marie; 39.Le Gall Joseph Jean Baptiste; 40.Le Goapper Guy Jean Marie; 41. Le Goc Guillaume Corentin; 42. Le Reste Henri Joseph Grégoire; 43.Le Roy Marc Félix; 44.Le Tallec François Bertrand Yves; 45.Lorec Eugène Jean Marie;

25. Gaston Jean Yves HINGANT

Il est né le 24 août 1913 à Bannalec. Ses parents étaient Mathias Hingant et Marie Le Brigand.

Selon les informations militaires, il appartenait au 78ème régiment d’infanterie.

Ce régiment participe notamment à la bataille de la Somme du 20 mai au 9 juin 1940.
Gaston Jean Yves Hingant meurt le 9 juin 1940 (26 ans) à Quiry le Sec (Somme), dans les durs et sanglants combats qui visaient à rompre l’encerclement de l’infanterie française.

Il a obtenu la mention « Mort pour la France ». Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Bannalec.

26. Louis Charles JAMBOU

Il est né le 30 mars 1901 à Bannalec. Ses parents étaient Jean Jambou et Anna Monfort. Il était célibataire.

Selon les informations militaires, il était soldat au 111ème Dépôt d’Infanterie.

Il meurt le 24 mai 1940 (39 ans) à Hôpital auxiliaire de Nantes (Loire-Atlantique), des suites de maladie contractée en service.
Il a obtenu la mention « Mort pour la France ». Son nom n’est pas inscrit sur le Monument Aux Morts de Bannalec mais sur celui du Faouët.

27. Victor Julien JAMBOU

Il est né le 3 septembre 1921à Saint-Cado en Bannalec. Ses parents étaient Joseph François Jambou et Marie Louise Lomenec’h.

Selon les informations militaires, il était Matelot mécanicien sur le Contre Torpilleur Audacieux (1931-1943). Son matricule au recrutement était le 1790 – B38.

Après le passage d’une partie de l’Afrique Equatoriale Française à la France Libre, De Gaulle demande l’aide de Churchill pour prendre pied à Dakar et obtenir sans combat, le ralliement sous son autorité de la Marine de Vichy qui s’y trouve.  Cette dernière refuse et une bataille navale meurtrière, Franco-Anglais contre Français, s’engage le 23 septembre 1943.

A 16h20, le Contre Torpilleur Audacieux (flotte de Vichy), reçoit l’ordre d’aller reconnaître la baie. Il se heurte au croiseur Australia ainsi qu’aux destroyers Fury et Greyhound qui ont reçu l’ordre d’attaquer Dakar. A peine sorti de la passe à l’est de Gorée l’Audacieux est pris à partie. Touché par une salve de 203 de l’Australia, il riposte jusqu’à épuisement de son parc à munitions, tandis qu’à son bord l’incendie fait rage provoquant l’explosion de munitions. Le commandant ordonne l’évacuation. L’Audacieux transformé en brûlot dérive toute la nuit et s’échoue au matin sur une plage au sud de Rufisque, une autre ville du Sénégal. Le bilan final de cette bataille navale du 23 septembre 1943 est de 81 tués.
Parmi eux, Victor Julien Jambou. Il avait 19 ans. Les 29 marins tués dans le contre-torpilleur Audacieux, pourtant navire de la flotte de Vichy, ont obtenu la mention « Morts pour la France ». C’est le cas de Victor Julien Jambou dont le nom est inscrit sur le monument aux morts de Bannalec.

28. André, Yves, Joseph L’HELGOUALCH

Il est né le 28 janvier 1922 au lieu-dit Loretta à Bannalec, ses parents étaient Joseph, Louis L’Helgoualch et Louise, Félicie, Marie Morvan, ménagère. Il exerçait le métier d’ouvrier papetier à Scaër. Réfractaire au STO, il a rejoint le maquis FTP de Scäer et de Cascadec, rattachés au bataillon Louis d’Or (compagnie Guy Moquet). Il participa aussi aux actions du groupe Marceau.

Arrêté lors d’une rafle allemande le 23 octobre 1943 à Scaër, il est emprisonné d’abord à Quimper puis à Compiègne. Il est déporté le 27 avril 1944 de Compiègne vers le KL Auschwitz-Birkenau.

Le 22 novembre 1944, 400 déportés, parmi lesquels André L’Helgouach, doivent être envoyés vers Leitmeritz, situé en République Tchèque. Dans la nuit du 22 au 23 novembre, le train transportant ces déportés entre en collision avec un autre train roulant en sens inverse. Il y eut 57 morts dont quelques français.

André L’Helgouach est décédé le 24 novembre 1944 (22 ans). Il a obtenu la mention « Mort pour la France ». Il n’est pas inscrit sur le monument aux morts de Bannalec.

29. Joseph Guillaume LAHUEC

Il est né le 25 février 1904 au lieu-dit Kercabon à Bannalec. Il était membre d’une fratrie de 7 enfants dont les parents s’appelaient Joseph Lahuec et Catherine Lancien, tous deux cultivateurs. Joseph Lahuec quitta la Bretagne pour Paris à la fin du mois de novembre 1927.

Il commença, le 7 mars 1928, une carrière de gardien de la paix. Il exerça son métier d’abord dans le XIXème arrondissement de Paris puis, en décembre 1937, il fut affecté au commissariat de Sceaux (Seine, Hauts-de-Seine).

En janvier 1944, il entra dans un groupe de résistants de la police affilié aux FFI. Le 21 août 1944, le groupe qui ramenait des armes à la Préfecture de Police (déjà aux mains des Résistants) située dans l’Ile de la Cité à Paris, fût attaqué par les Allemands près de la place Saint-André-des-Arts. Joseph Lahuec fut abattu par un soldat allemand, il avait 40 ans.

Le nom de Joseph Lahuec a été inscrit sur les monuments aux morts de Châtenay-Malabry et Plessis-Robinson, sur la liste des Morts pour la Libération de Paris au musée de la Police, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, (Ve arr.), enfin une plaque a été apposée sur la façade de l’immeuble 11 place Saint-Michel côté 5ème arrondissement.
Il a obtenu la mention « Mort pour la France ». Son nom n’est pas inscrit sur le monument aux morts de Bannalec.

30. Jean Louis LANCIEN

Il est né le 19 février 1908 à Bannalec. Ses parents étaient Yves Lancien et Louise Marie Branquet. Il s’était marié le 26 septembre 1931 à Bannalec avec Albertine Denise Françoise Le Corre.

Selon les informations militaires, il était dans le 14ème Escadron anti-char dans une Unité non identifiée.

Il meurtle 17 juin 1940(32 ans)à Lorcydans le Loiret. Les circonstances de sa mort ne sont pas connues. Il faut savoir qu’avant même que les Allemands ne pénètrent dans le Loiret, leur aviation a lancé des raids aériens sur les villes ligériennes. L’objectif est clair, il s’agit de couper la retraite de l’armée française en empêchant le franchissement de la Loire. Dans la nuit du 14 au 15 juin, Orléans est bombardée pour la première fois. Les frappes se succèdent ensuite jusqu’au 19 juin, tant sur la cité que sur les autres villes, notamment celles qui disposent d’un pont : Gien, Sully-sur-Loire, Châteauneuf-sur-Loire, Saint-Denis-de l’Hôtel, Meung-sur-Loire, Beaugency. Jean Louis Lancien a obtenu la mention « Mort pour la France ». Il est inscrit sur le monument aux morts de Bannalec.

31. Jean Louis LANDREIN

Il est né le 2 juillet 1908 à Bannalec. Ses parents étaient Jean Louis Landrein et Marie Françoise Ligeour.  Il s’était marié à Bannalec le 17 octobre 1936 avec Marie Louise Suzanne Gorin.

Selon les informations militaires, il était Premier maître fourrier dans la Marine de Cherbourg. Il a été démobilisé avec la dissolution de l’Armée d’Armistice en novembre 1942.

La convention d’armistice signée le 22 juin 1940 autorise la reconstitution, en zone libre, d’une armée d’armistice, créée le 25 novembre 1940 et destinée exclusivement au « maintien de l’ordre intérieur ». Les effectifs sont fixés à 100 000 hommes en France (dont 6 000 gardes mobiles), auxquels s’ajoutent 60 000 gendarmes, 10 000 pompiers de Paris et 15 000 travailleurs coloniaux (malgaches et indochinois stationnés dans le sud-est de la France).

Les unités sont réparties au sein de 8 divisions militaires (ex-régions militaires) : la VIIème à Bourg-en-Bresse, la IXème à Châteauroux, la XIIème à Limoges, la XIIIème à Clermont-Ferrand, la XIVème à Lyon, la XVème à Marseille, la XVIème à Montpellier et la XVIIème à Toulouse. Chaque division dispose de trois régiments d’infanterie, d’un régiment d’artillerie à trois groupes de 75, d’un régiment de cavalerie, d’un bataillon du génie, d’un groupe de transmissions, d’une compagnie de transport mais également des services de l’intendance, d’un service de santé.

Concernant la Marine nationale sous Vichy, les conventions d’armistice du 22 juin 1940 avaient placé la flotte française sous l’administration de Vichy, en théorie à l’abri des convoitises tant allemandes qu’anglaises. Cette flotte possédait de très beaux bâtiments à l’abri dans la rade de Toulon.

De nombreux historiens de l’institution navale au cours de la Seconde Guerre mondiale ont tenté d’occulter ce que fut ce conflit pour la Marine : un naufrage.

  • Un naufrage politique d’abord, avec son rôle dans la collaboration d’État.  Dès la signature de l’armistice, près de 70% des officiers généraux de marine de première section se retrouvent non seulement à des postes emblématiques de l’Etat français, mais aussi à des postes plus secondaires. Quelle que soit la nature de ces fonctions, elles leur permettent, dans la plupart des cas, de se faire les hérauts de l’Etat français. Leur culture professionnelle et politique reste un élément majeur pour rendre compte de la rencontre idéologique entre ce corps d’armée et le régime pétainiste de Vichy. Persuadés de la supériorité de leur modèle moral et culturel, ils voient dans ce régime, né des décombres de la Troisième République, l’opportunité de faire triompher leurs valeurs.

C’est notamment le cas de l’amiral Darlan dont l’accession au pouvoir résulte d’un processus pensé et mûri dès mai 1940 et qui se poursuit pendant les six premiers mois de régime. Favorables à une gestion autoritaire du pouvoir, les amiraux portent les mesures d’exclusion et de retour à la tradition en fonction de leurs propres valeurs et des fonctions qu’ils exercent.

  • Un naufrage matériel ensuite. Quelques jours après l’invasion militaire de la zone libre, l’armée allemande tente, le 27 novembre 1942, de s’emparer de la flotte française (Opération Lilas) alors consignée au port de Toulon. Près de 90 bâtiments français, dont la totalité des bâtiments de haute mer, se sabordent pour ne pas tomber aux mains de l’ennemi. Tous les grands bâtiments de combat sont coulés et irrécupérables. Sur l’instant, à Londres, Washington ou Moscou, le soulagement est immense, tant la crainte de voir les bâtiments passer aux mains des Allemands était grande. Sans le moindre doute, le sabordage est interprété comme une défaite pour l’Axe. Les seules voix discordantes sont celles des éditorialistes de la presse collaborationniste parisienne qui hurlent à la trahison.
  • Un naufrage moral enfin. Le tournant dans l’interprétation du sabordage se situe durant l’immédiat après-guerre : les « procès des amiraux » démontrent qu’ils avaient la possibilité technique de faire appareiller la flotte dans les jours qui ont précédé le 27 novembre. Mais personne n’en a donné l’ordre, laissant les amiraux s’enfermer dans une impasse qu’ils n’ont pas voulu surmonter. Dans les décennies qui suivent, le sabordage va cesser en effet d’être un échec pour se transformer en faute : Toulon devient la métaphore de la faillite morale de Vichy.

Jean Louis Landrein est décédé le 11 janvier 1944 (35 ans) à Bannalec des suites de maladie contractée en service. Son nom est inscrit sur le monument de Bannalec.

32. Louis Pierre René LANDREIN

Il est né le 18 juillet 1922 à Bannalec. Ses parents étaient Jean Louis Landrein et Louise Marie Guérer

Célibataire, il était domicilié à Bannalec (41 rue de kerlagadic ). En 1944, il était employé comme cuisinier au camp des Genêts à Hennebont (Morbihan).

Au début du mois d’août 1944, face à l’offensive des troupes américaines, appuyées par des bataillons FFI-FTPF (Forces françaises de l’intérieur-Francs-tireurs et Partisans Français), les troupes allemandes livrèrent de rudes combats à Hennebont (Morbihan) avant de se replier dans la Poche de Lorient. Jusqu’au 7 mai 1945, date de la reddition allemande, la ville fut coupée en deux par la ligne de front de la Poche de Lorient. Retranchées sur la rive droite du Blavet dont les ponts avaient été détruits, elles soumirent la rive gauche et le centre-ville à de violents tirs d’artillerie, et commirent de nombreuses exactions.

Au cours de la journée du 7 août 1944, une vingtaine de civils furent abattus ou exécutés sommairement, parmi lesquels se trouvait Louis Landrein. Il s’était réfugié avec trois autres camarades dans une maison du quartier de la Maison-Rouge. Débusqués par des soldats allemands, ils prirent la fuite et furent abattus.

Louis Landrein laissé pour mort par les soldats allemands fut emmené grièvement blessé dans le centre d’Hennebont, où il décéda place du maréchal Foch à onze heures quinze le 7 août 1944.

Il a obtenu la mention « Mort pour la France ». Son nom est inscrit sur le monument aux morts et sur la stèle commémorative 1939-1945 de Scaër ainsi que sur le Monument Aux Morts de Bannalec.

33. Emmanuel Corentin LAURANS

Il est né le 24 décembre 1913 à Bannalec. Ses parents étaient René Laurans et Marie Françoise Le Tallec. Il s’est marié le 19 avril 1937 à Moelan-Sur-Mer avec Henriette Therèse Kermagoret

Il est mort le 10 mars 1945 (31 ans) à Hanoï, province de Ha Dong, Tonkin (Viet-Nam)

Si les circonstances précises de sa mort restent inconnues à ce jour, il est très vraisemblable qu’il a été tué lors du coup de force des Japonais des 9 et 10 mars 1945.

Les Japonais en guerre contre la Chine ont profité de la défaite de la France face à Hitler pour occuper l’Indochine française qui, coupée de la Métropole, s’enfonce dans une autarcie complète et vit à l’écart de la guerre. Le 25 septembre 1940, le Japon soumet les troupes françaises d’Indochine mais entretient une fiction d’autorité française en laissant en place l’administration coloniale, sur laquelle il a une mainmise bien réelle, et le gouverneur général, nommé par le gouvernement de Vichy, l’amiral Jean Decoux. Celui-ci s’efforce d’y maintenir la souveraineté française malgré la menace permanente des troupes nipponnes qui stationnent dans l’ensemble du territoire. Il y parvient en partie, au prix d’une série de concessions stratégiques comme laisser passer les troupes japonaises par le Tonkin (aujourd’hui le nord du Vietnam) afin de bloquer les approvisionnements alliés vers la Chine, utiliser les bases aériennes indochinoises pour faciliter la conquête de celle-ci, mettre au service de l’effort de guerre japonais les ressources naturelles et humaines de l’Indochine.

Cinq ans plus tard, repoussés de partout par la contre-offensive américaine, les Japonais craignent que des Français venus de la métropole ne tentent de les chasser aussi du réduit indochinois. C’est ainsi que le 9 mars 1945, ils attaquent avec brutalité les garnisons françaises encore présentes sur place.  On ne compte pas moins de 2650 morts parmi les Français, dont le général Émile Lemonnier commandant de la 13ème brigade de Langson. Le général a refusé à deux reprises de signer une capitulation sans conditions. Il est décapité au sabre le 10 mars. 3000 prisonniers rejoignent les camps d’internement japonais, dont celui de Hoa-Binh. Traqués, les survivants se jettent dans la jungle formant un groupe, baptisé la « colonne Alessandri » du nom de l’officier de commandement, et tentent de gagner la Chine et les bases alliées, à plus de trois cents kilomètres.

Parmi les 19000 civils français, 3000 sont aussi internés et parfois torturés. Les autres sont astreints à résidence forcée sous la férule de la Kempeitai (la police politique de l’armée impériale nippone). L’armée de l’empereur prend le contrôle de ce territoire de 750 000 kilomètres carrés et y impose un ordre implacable et criminel.

Le nom d’Emmanuel Corentin Laurans n’est pas inscrit sur le Monument aux Morts de Bannalec mais sur celui de Moëlan-sur-Mer.

34. V. LAURENT

Inscrit sur le Monument Aux Morts de Bannalec. Aucune information connue à ce jour.

35. A. Le DROUT

Inscrit sur le Monument Aux Morts de Bannalec. Aucune information connue à ce jour.

36. François LE BIHAN

François Le Bihan est né le 11 janvier 1893 à Kerneuzec-en-Bannalec. Ses parents étaient Louis Le Bihan et de Marie Hélène Brod. A 12 ans, il rejoint son frère aîné, militaire en Région parisienne. A 18 ans, il s’engage dans la Marine. Quand éclate la guerre de 1914, il est à Saïgon. Rapatrié en France au cours de l’hiver 1917, il est affecté comme radiotélégraphiste à Royan.

En 1918, il épouse Germaine Jaganet. Leur fille, Marguerite, Marie, Cécile, naît le 10 avril 1919. Elle deviendra une grande résistante et sera la compagne d’Henri Rol-Tanguy, ancien responsable des Brigades Internationales pendant la Guerre d’Espagne, chef régional des FFI qui donna l’ordre de l’insurrection de Paris le 19 août 1944.

En août 1919, François Le Bihan et sa famille rejoignent la région parisienne. Il est arrêté à son domicile 8 rue Louis Ganne à Paris, le 13 avril 1940, en raison de ses activités politiques (communiste) et syndicales (CGTU) et écroué à la prison militaire de la Santé. Celle-ci est évacuée le 10 juin 1940 et les détenus sont convoyés vers le camp de Cépoy dans le Loiret. Au cours de ce transfert, François Le Bihan, s’évade et rejoint son domicile parisien le 25 juin 1940.

François Le Bihan est arrêté une nouvelle fois le 22 juin 1941 à la Légation commerciale de l’URSS où il travaille comme chauffeur puis transféré au camp de détention de Compiègne avant d’être déporté à Auschwitz (convoi du 6 juillet 1942) où il meurt le 19 septembre 1942, assassiné par les Nazis (49 ans).

François Le Bihan est déclaré Mort pour la France et homologué comme Déporté politique.

Il est également homologué comme Résistant, au titre de la Résistance Intérieure Française (RIF) comme appartenant à l’un des cinq mouvements de Résistance (FFC, FFI, RIF, DIR, FFL). Cf. service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 346370.

Une plaque rappelant sa mémoire a été apposée à son ancien domicile, 8 rue Louis-Ganne à Paris 20ème arrondissement.

Son nom est également gravé sur la plaque apposée « à la mémoire des dirigeants de syndicats tombés dans les combats contre le nazisme, pour la libération de la France » à la Bourse du travail de Paris, 3 rue du château d’eau dans le 10ème arrondissement.

Enfin son nom est inscrit sur le Monument aux Morts de Bannalec.

37. Jean René LE GAC

Il est né le 29 septembre 1919 à Tromelin en Bannalec. Ses parents étaient Jean Marie Le Gac et Marie Louise Jegou.

Célibataire, Jean Le Gac exerçait la profession de mécanicien à Bannalec.

Membre du Front national de lutte pour la liberté et l’indépendance de la France depuis le mois d’août 1943, Jean Le Gac faisait partie, avec son frère cadet Louis, de la compagnie FTP de Bannalec qui sabota le 11 novembre 1943 une ligne téléphonique à la gare de Bannalec. Le groupe, surpris par les Allemands au moment où il tentait de saboter un train de munitions, fut en partie arrêté.

Incarcéré à la maison d’arrêt de Quimper du 11 novembre 1943 au 5 avril 1944, il fut jugé et condamné à la peine de mort le 28 mars 1944 par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur (FK 752) de Quimper pour « acte de sabotage sur ligne téléphonique ».

Jean Le Gac a été fusillé par les Allemands le 5 avril 1944 à Penhars en Quimper à 25 ans.

Son frère Louis Le Gac, Pierre Pendélio et Michel Yvonnou impliqués dans la même attaque ont été fusillés le même jour.

Après son exécution, il fut inhumé avec son frère Louis à Pouldergat (Finistère) par les autorités allemandes. Jean et Louis Le Gac seront enterrés à Bannalec le 8 septembre 1944.

Il a obtenu la mention « Mort pour la France ». Il a été médaillé de la Résistance à titre posthume. Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts de Bannalec.

38. Louis Joseph Marie LE GAC

Il est né le 19 juillet 1924 à Tromelin en Bannalec. Ses parents étaient Jean Marie Le Gac et Marie Louise Jegou. Célibataire, Louis Le Gac exerçait la profession de coiffeur à Bannalec.

Membre du Front national de lutte pour la liberté et l’indépendance de la France depuis le mois d’août 1943, Louis Le Gac faisait partie, avec son frère aîné Jean, de la compagnie FTP de Bannalec qui sabota, le 11 novembre 1943, une ligne téléphonique à la gare de Bannalec. Le groupe, surpris par les Allemands au moment où il tentait de saboter un train de munitions, fut en partie arrêté.

Incarcéré à la maison d’arrêt de Quimper du 11 novembre 1943 au 5 avril 1944, il fut jugé et condamné à la peine de mort le 28 mars 1944 par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur (FK 752) de Quimper pour « acte de sabotage sur ligne téléphonique ».

Louis Le Gac a été fusillé par les Allemands le 5 avril 1944 à Penhars en Quimper à 20 ans.

Son frère Jean Le Gac, Pierre Pendélio et Michel Yvonnou, impliqués dans la même attaque, ont été fusillés le même jour.

Il fut inhumé avec son frère Jean à Pouldergat (Finistère) par les autorités allemandes. Louis et Jean seront enterrés à Bannalec le 8 septembre 1944.

Il a été décoré de la Médaille de la Résistance, homologué « déporté et interné de la Résistance (DIR), forces françaises de l’intérieur (FFI), il a obtenu la mention « Mort pour la France » et son nom a été gravé sur le Monument aux Morts de Bannalec.

39. Joseph Jean Baptiste LE GALL

Il est né le 24 juin 1908 à Kerancalvez en Bannalec.

Ses parents étaient René François Le Gall, Cultivateur, âgé de 40 ans et Marie Françoise Sinquin, cultivatrice, âgée de 34 ans

Il s’est marié à Bannalec le 22 novembre 1937 avec Anna Marie Madeleine Robin.

Il a été tué avec 23 autres soldats français lors d’un tir d’artillerie le 14 mai 1940 à 4h30 sur la ferme du château à Florennes, près de Flavion et de Charleroi en Belgique. Une plaque commémorative a été posée en leur hommage sur l’un des murs du bâtiment.

Les 15 et 16 mai 1940 se déroule à Flavion et ses environs une bataille qui oppose unités blindées allemandes et chars français. Malgré la bonne tenue au combat des chars français face à leurs adversaires allemands, la division française s’effondre dominée tactiquement par ses adversaires et surtout en raison d’une gestion particulièrement défaillante de la logistique. En effet, une partie de ses unités se trouve également surprise en pleine phase de ravitaillement. Incapable de manœuvrer et souffrant de lourdes pertes, la 1ère Division Cuirassée doit se replier sur Avesnes-sur-Helpe où l’achève la 7ème Panzer-Division.

Joseph Jean Baptiste a été inhumé dans le carré militaire du cimetière d’Arlon en Belgique.  Il a obtenu la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le Monument aux Morts de Riec-sur-Belon mais pas sur celui de Bannalec.

40. Guy Jean Marie LE GOAPPER

Guy Le Goapper est né à Bannalec le 21 décembre 1923. Ses parents étaient Guillaume Alain Marie Le Goapper et Marie Aline Sizorn.

Guy Le Goapper est membre du groupe de résistants « Vengeance » formé autour de Louis Lavat.

Le 11 mars 1944, en venant faire une visite à sa famille, il se trouve dans le même train qu’un résistant communiste réfugié de Lorient, Robert Le Bail, que les Allemands viennent cueillir à la gare de Bannalec.

Un employé de la gare qui connaît bien Guy lui donne des habits de la SNCF. Un des Allemands ayant vu le subterfuge, Guy Le Goapper est arrêté avec le jeune résistant communiste. Ils sont conduits aux prisons de Saint-Charles de Kerfeunteun et Mesgloaguen de Quimper, puis à celles de Rennes, de Compiègne et enfin au camp de Neuengamme en Allemagne, le 28 juillet 1944.

Dans le camp central de Neuengamme et dans plus de 85 détachements extérieurs, aménagés dans toute l’Allemagne du Nord pour des projets de construction et dans les usines d‘armement, les déportés doivent effectuer des travaux exténuants pour l’économie de guerre. Les conditions de vie et de travail y sont meurtrières. Au moins 42 900 personnes périssent dans le camp central de Neuengamme, dans ses Kommandos extérieurs ou après l‘évacuation des camps, durant les Marches de la mort et lors du bombardement des bateaux concentrationnaires. Plusieurs milliers d’autres déportés décèdent après leur transfert du camp de Neuengamme dans d’autres camps de concentration.

Guy Le Goapper décède le 31 mars 1945 (21 ans)  à Kaltenkirchen, un camp annexe.

En août 1944, plus de 500 détenus hommes du camp de concentration de Neuengamme sont transportés en wagons de marchandises au Kommando extérieur de Kaltenkirchen. Ils sont logés dans des baraquements de l’armée de l’air allemande à Nützen, dans la localité de Springhirsch. Ils sont affectés aux travaux d’agrandissement d’un aéroport pour la Luftwaffe. Il s’agit de prolonger les pistes d’envol et d’atterrissage pour un nouvel avion de chasse à réaction. Les détenus, mal nourris, doivent travailler durement, jusqu’à onze heures par jour. La mortalité augmente. En raison de l’échange constant de détenus « inaptes au travail » contre d’autres, venus du camp central de Neuengamme, il n’est pas possible de déterminer le nombre exact de victimes. Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts de Bannalec.

41. Guillaume Corentin LE GOC

Il est né le 19 février 1912 à Bannalec. Ses parents étaient Corentin Yves Le Goc et Marie Anne Enizan.

Selon les informations militaires, il appartenait au 62ème Régiment d’Infanterie.

Le 12 mai 1940, la 22ème Division d’Infanterie à laquelle est rattaché le 62ème RI est aux environs de Givet, sur la rive gauche de la Meuse, tenant le front entre Hastières et le sud de la boucle de Chooz. La division est répartie en trois sous-secteurs : au nord, le 19e RI (du rocher des Patriotes au bac du Prince) ; au centre, le 116e RI (du bac au Prince à Ham exclus) et au sud, le 62e RI (de Ham inclus au passage à niveau à 1km au sud du pont de Vireux). Les ponts de Ham et Vireux sont détruits à 16h00. Le poste de commandement de la division s’installe à Romedenne, celui de l’infanterie divisionnaire est à Vodelée.

Dans l’après-midi du 13 mai, la zone occupée par le poste de commandement de la division et celui de l’infanterie divisionnaire, les services, ainsi que la plupart des positions de l’artillerie sont longuement bombardés par l’aviation allemande.

Le 14 mai, sous la pression des blindés et de l’infanterie allemands, la 22ème DI recule. Givet est perdue. La 22ème DI se replie vers l’ouest par Dourbes qui se trouve en Belgique. En une seule journée de combat, cette unité est disloquée. Dans la nuit du 14 au 15 mai, des éléments de la division se replient pour se retrouver au petit jour à Couvin.

Le 15 mai, le repli se poursuit. La 22ème DI continue à subir des pertes importantes en raison de la pression de troupes allemandes. A 7h30, des unités allemandes apparaissent dans la région de Matignolles (en Belgique) où le combat s’engage avec le 2ème bataillon du 62ème  RI qui est menacé d’encerclement dès 8h30. Le bataillon reflue vers l’ouest et est disloqué par des attaques de blindés lorsqu’il arrive à Olloy vers 11h30.

C’est dans ces combats à Olloy que Guillaume Corentin Le Goc trouve la mort le 15 mai 1940 (28 ans).

Il a obtenu la mention « Mort pour la France ». Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts de Bannalec.

42. Henri Joseph Grégoire LE RESTE

Il est né le 29 février 1912 à Rosporden. Ses parents étaient Grégoire Philibert Le Reste et Marie Jeanne Françoise Jaouen. Célibataire, il était domicilié à Bannalec (Kergleuden).

Il était soldat au 118ème Régiment d’Infanterie. Créé le 30 mai 1940 le régiment est rattaché à la 236e division légère d’infanterie et est anéanti trois semaines plus tard lors des combats en Mayenne (17 et 18 juin).

 Henri Joseph Grégoire Le Reste est blessé lors de ces combats et meurt le 18 juin 1940 à l’Hôpital complémentaire de Saint-Gildas des Bois (Loire Atlantique). Il avait 28 ans.

Il a obtenu la mention « Mort pour la France ». Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts de Bannalec.

43. Marc Félix LE ROY

Il est né le 18 janvier 1903 à Bannalec. Ses parents étaient Christophe Charles Le Roy et Marie Anne Le Gall. Il s’était marié le 21mai 1917 à Cormeilles-en-Parisis avec Marie Françoise Courric.

Selon les Informations militaires, il était Pionnier au 437ème Régiment de Pionniers.

Il est tué à l’ennemi le 16 juin 1940 (37 ans) à Châteauneuf-sur-Loire (Loiret).

Le 16 juin 1940, l’aviation allemande bombardait les villes et villages qui bordent la Loire, détruisant les ponts. Et faisant de nombreuses victimes parmi les civils qui, en plein exode, traversaient le fleuve ce jour-là.

D’Orléans à Saint-Satur, cette journée du 16 juin fut meurtrière. Ce jour-là, toute une partie du Val de Loire va connaître la violence des bombardements de la Luftwaffe : Cosne (dont les deux ponts seront en partie détruits et où de nombreuses vies seront fauchées), Bannay, Saint-Satur (le bombardement du pont du canal sera un véritable carnage) et Saint-Thibault (dont le pont sur la Loire sera anéanti), Veaugues et sa gare, Châteauneuf-sur-Loire et son église, la liste n’est hélas pas exhaustive.

Ultime sursaut alors que l’armée française est en déroute, le 17ème Bataillon Autonome de Tirailleurs Sénégalais s’opposera à l’avancée des troupes allemandes en direction du pont de Châteauneuf-sur-Loire. 165 d’entre eux seront tués dans l’affrontement et 88% de l’effectif sera manquant à l’issue des combats. D’autres tirailleurs seront retrouvés exécutés par les Allemands, leurs plaques d’identification arrachées comme déni de leur statut de combattant et rappelant ainsi le sort particulier que réservait aux combattants noirs l’idéologie de la purification ethnique des nazis.

Marc Félix Le Roy a été inhumé dans la Nécropole Nationale de Fleury-les-Aubrais dans le Loiret, Carré 8, rang 2, tombe 21.

Il a obtenu la mention « Mort pour la France » et il a été décoré de la Médaille militaire à titre posthume avec citation : « A été tué, le 16/06/1940, à Châteauneuf-sur-Loire, en accomplissant la mission qui lui avait été commandée. A été cité : Soldat courageux, discipliné et insouciant du danger. Décédé d’une explosion lors de la défense de la Loire. » Son nom est inscrit sur le Monument Aux Morts de Bannalec.

44. François Bertrand Yves LE TALLEC

Il est né le 30 mars 1904 à Pont Glaeres en Bannalec. Ses parents étaient Yves Le Tallec et Louise Le Naour.

Selon les Informations militaires, il appartenait au 604ème Régiment de Pionniers.

Il meurt le 16 septembre 1939 (35 ans) à Mayenne (Mayenne) au cours des opérations de mobilisation.

Il est inhumé dans le Carré militaire du cimetière communal.

Il n’a pas obtenu la mention « Mort pour la France » et n’est pas inscrit sur le Monument aux Morts de Bannalec.

45. Eugène Jean Marie LOREC

Il est né le 10 avril 1920 à Pont-l’Abbé (Finistère). Ses parents étaient Eugène Lorec et Marie Anne Le Cloarec.

Célibataire, Eugène Lorec était mécanicien à Bannalec (Finistère). Il était sympathisant communiste et avait rejoint le maquis Francs-tireurs et partisans (FTP) de Gourin et le réseau Vengeance. Il était recherché activement depuis un attentat commis contre un train de munitions le 11 novembre 1943 à Bannalec à la suite duquel furent arrêtés les frères Le Gac, Pierre Pendélio et Michel Yvonnou.

A la suite d’une dénonciation, Eugène Lorec fut arrêté dans la nuit du 8 au 9 janvier 1944 à l’hôtel-restaurant Perrot à Gourin (Morbihan) par la Sipo-SD (la police de sûreté et de sécurité allemande) alors qu’il conduisait des aviateurs américains avec Charles Le Signor, Jean-Louis Lancien, Eugène Cadic, Jacques Gavois et Jean Pennec.

Incarcéré à la prison Saint-Charles de Quimper, Eugène Lorec fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Quimper (Feldkommandantur FK 752) le 21 avril 1944 pour « actes de franc-tireur ».

Il a été fusillé le jour même à Penmarc’h, sur les dunes de Poulguen, et son corps fut enterré dans le sable, il avait 24 ans.

La fosse fut ouverte le 31 août 1944 et livra trente-cinq cadavres. Le corps de Eugène Jean Marie Lorec fut ramené à Bannalec en 1947 où il été inhumé dans le cimetière communal, 6ème Carré Droite, 5ème Rangée, Tombe 13 (Prénom et Nom non signalés sur le caveau familial où reposent aussi sa sœur Anne Marie Julia Lorec et son beau-frère André, Noël Cadiou, autre résistant).

Il a été décoré de la Médaille de la Résistance, homologué « déporté et interné de la Résistance (DIR), forces françaises de l’intérieur (FFI), il a obtenu la mention « Mort pour la France » et son nom a été gravé sur le Monument aux Morts de Bannalec.