Un parcours militaire et entrepreneurial remarquable
Ouest-France Publié le 05/01/2024
La vie de Pierre Louis Beuze, natif de Bannalec, se distingue par son parcours militaire au service de la France. Né le 16 juillet 1890, son destin est marqué par une série d’événements exceptionnels qui ont forgé sa personnalité. Dès l’âge de 21 ans, Pierre Beuze intègre l’armée française, rejoignant le 116e régiment d’infanterie à Vannes en 1911. Cependant, sa carrière militaire prend un tournant inattendu lorsque, à sa première arrivée à la caserne, il est temporairement réformé pour faiblesse générale.
Malgré ces premiers obstacles, sa détermination le pousse à revenir et à s’engager volontairement pour la durée de la Première Guerre mondiale en 1914. Il intègre la section d’infirmiers militaires avant de rejoindre le 93e régiment d’infanterie en 1917. Son intérêt pour l’aviation le pousse à demander sa réintégration en tant que pilote, où il obtient son brevet en 1918.
Sa libération de tout service militaire survient en août 1919. Son dévouement lui vaut la réception de la médaille interalliée de la Victoire. Cependant, la vie de Pierre Beuze est également marquée par des défis de santé, pour des troubles dyspeptiques. Malgré cela, il continue de faire preuve d’une assiduité exemplaire, recevant en 1932 un témoignage de satisfaction pour son dévouement aux séances d’instruction. Il finira par être réformé à 40%.
Un entrepreneur prospère
Au-delà de sa carrière militaire, Pierre Beuze s’illustre en tant qu’entrepreneur. Marié à Marie-Célestine Tanguy (commerçante et fille du menuisier François Tanguy) en 1920, il travaille comme préparateur à la pharmacie de la rue Nationale de Bannalec, tout en développant ses propres activités, sous le nom des « établissements Ciriaol ». Cette entreprise semble avoir prospéré pendant la Seconde Guerre mondiale, fournissant l’armée, la Marine et exportant même vers les colonies françaises.
Les produits de Pierre Beuze, tels que les cires Bosoleil et le Bobrillant, étaient réputés. La publicité de l’époque vantait la qualité de ses produits, comme la crème Soleil, un cirage, et la Soléïne laquée, une crème encaustique. Sa créativité et son savoir-faire ont contribué à faire de son entreprise un acteur majeur dans le domaine des produits d’entretien.
Un citoyen engagé dans la vie locale
En plus de sa carrière militaire et de son succès entrepreneurial, Pierre Beuze était investi dans la vie associative de sa commune. Dès la création du comité des fêtes en 1921, il assume le rôle de secrétaire adjoint. Membre de la section de tir et instructeur de la Fleur de Genêt, il contribue également au développement de cette association.
Son engagement se poursuit avec la présidence de la section locale de l’Union nationale des combattants (UNC), qu’il prend en 1957, ainsi que son rôle de secrétaire du syndicat des contribuables, dès sa création en 1930. Après le décès de son épouse Marie-Célestine Tanguy, il se marie avec Marguerite Josèphe Le Bacon. Pierre Beuze s’éteint le 13 juin 1975 à Bannalec, à l’âge de 84 ans.