lettre T

1-TAHERON Corentin ; 2-TAHERON René ; 3-TALLEC Jacques François ; 4-TALLEC Joseph ; 5-TAMIC Pierre Marie ; 6-TANGUY Louis Mathurin ; 7-TANGUY Mathurin Barthélémy ; 8-TENIER Louis Marie ; 9-THERSIQUEL Henri René ; 10-THERSIQUEL Marc Louis Marie ; 11-THERSIQUEL T ; 12-THIEC François Marie Arnet ; 13-TOULGOAT Jules Yves ; 14-TOULGOAT L ; 15-TOUPIN Jean François Laurent ; 16-TOUPIN Louis Marie ; 17-TREFLEZ François Louis Marie ; 18-TREGOURES Corentin François ; 19-TREGOURES Louis ; 20-TROADEC Emmanuel Louis Léon ; 21-TROADEC René Alain ; 22-TUDAL Jean Louis Alain

  • 1-TAHERON Corentin

Il est né le 16 novembre 1888 à Bannalec. Ses parents étaient Corentin Taheron et Louise Coat. Il s’était marié à Bannalec le 7 octobre 1913 avec Mélanie Harnay.

Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 2617. Il était Soldat au 118ème Régiment d’Infanterie.

Il décède des suites de maladie contractée en service à l’Hôpital mixte de Quimper le 8 novembre 1914 (25 ans).

  • 2-TAHERON René

De son vrai nom THAERON René, il est né le 6 mars 1892 à Bannalec. Ses parents étaient Corentin Thaeron et Marie Louise Coat.

Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 1679. Il était Soldat au 168ème Régiment d’Infanterie, 26ème compagnie.

En juin 1916, le 168ème est engagé dans la bataille de Verdun. Il combat, jusqu’en juillet, dans les secteurs des côtes de Souville, de Fleury-devant-Douaumont, du ravin de Froide-Terre, de Fleury, de la Poudrière et de la tranchée Ladmirault. Après avoir effectué un repos et reçu des renforts importants, il rejoint en août le secteur de Saint-Mihiel (la forêt d’Apremont, la Croix-Saint-Jean, le bois Mulot, le bois d’Ailly) où la lutte d’engins de tranchée, les coups de main et les patrouilles de nuit sont nombreux. C’est dans le bois Mulot que René Taheron est grièvement blessé et transporté à lHôpital mixte de Commercy où il meurt de ses blessures le 27 août 1916 à 24 ans. Il est inhumé dans la Nécropole nationale de Commercy (Meuse), Tombe 2031.

  • 3-TALLEC Jacques François

Il est né le 4 janvier 1892 à Kermalen en Bannalec. Ses parents étaient Jacques Tallec et Françoise Gargam.

Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 677. Il était Soldat au 8ème Régiment d’Infanterie, dans la 2ème Compagnie

 En 1914, le 8ème Régiment d’Infanterie est en garnison à Saint-Omer, Calais et Boulogne. Pendant la guerre, le 8ème Régiment d’Infanterie fera partie de la 2ème Division d’Infanterie (novembre 1916).

En août 1914, le régiment est d’abord engagé en Thiérache, à la bataile de Guise, et à la bataille de Charleroi. D’août à septembre, retraite (Missy-lès-Pierrepont, Pontavert, Treslon, Damery, Champaubert, Sézanne). De septembre à octobre 1914, il est en ligne à l’est du Chemin des Dames (secteur de Pontavert, ferme du Choléra, vallée de la Miette, la Ville-aux-Bois-lès-Pontavert). Après quelques semaines en réserve dans la région de Roucy-Ventelay, il est à nouveau sur le Chemin des Dames en novembre et décembre 1914 (combats de Soupir et Chavonne, Courlandon, secteur de Berry-au-Bac).

Retour sur le Chemin des Dames en mai 1915 sur le secteur de Pontavert avec une période de repos en août (région de Pévy et Prouilly). D’août à décembre 1915, travaux sur le Chemin des Dames (bois de beau-Marais, Berry-au-Bac, secteur de la ferme du Choléra, Gernicourt).

D’avril à juillet 1916, il est en ligne au Chemin des Dames ( sous-secteur de Paissy, secteur de Vendresse).

De février à avril 1917, il effectue des travaux vers Concevreux et Chaudardes. Il participe à l’offensive Nivelle du 16 avril au plateau de Chevreux avant une période de repos (région de Rebais) et d’instruction (camp de Mailly).

De janvier à mars 1918, il réalise des travaux (régions de Celles-sur-Aisne, Crécy-au-Mont puis de Berry-au-Bac). Il est en ligne dans la vallée de l’Aisne de mars à mai puis dans le Soissonnais (Coeuvres, Courtançon, Ambleny, garde de la rive sud de l’Aisne face à Fontenoy) de mai à juin 1918.

Au printemps 1918, les Allemands ont pris un énorme ascendant sur les Alliés. En effet, la paix signée avec la Russie leur permet de déplacer des centaines de milliers de soldats du front de l’Est vers la France. Ils disposent alors d’une écrasante supériorité numérique – quelques 30 divisions ! – et savent qu’ils doivent foncer sur Paris avant que les Américains ne débarquent en nombre suffisant pour aider à les contrer. C’est précisément ce qui se passe au Chemin des Dames, où les armées du général Ludendorff percent les tranchées françaises le 27 mai puis s’enfoncent sur une trentaine de kilomètres. Après plusieurs jours de quasi-débandade, les Alliés parviennent à stopper la déferlante en lisière de la forêt de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne.

 Si les forces de la Triplice la traversent, plus rien ne les arrêtera jusqu’à la porte de Saint Denis. Les combats vont être d’une férocité extrême au cours du mois de juin.

Dans ce cadre, la défense de la ferme Vertefeuille, située à la lisière nord-est de la forêt de Villers-Cotterêts et au carrefour où passe la route de Soissons à Paris, va être héroïque. Pendant toute la journée du 3 juin, les Allemands multiplient les tentatives d’infiltration autour de la ferme de Vertefeuille. Cernés de trois côtés, les soldats de la 1ère compagnie du 73ème RI, avec des éléments de la 14ème et de la 15ème compagnie du 273ème et du 201ème R. I. rivalisent de ténacité. Six fois l’ennemi s’élance à l’assaut, six fois il se brise sur les lignes de défense françaises. Cependant les munitions s’épuisent et les Allemands préparent une septième attaque massive qui a lieu le 5 juin. L’ennemi, cette fois, a recours aux flammenwerfer. La ferme est inondée de feu. Maïs la garnison se défend toujours. Cependant, à 18 heures, l’ennemi réussit à cerner un instant la ferme. Immédiatement, la contre-attaque se déclenche. Une section de tanks débouche de la lisière de la forêt. Appuyée par la 2ème compagnie du 8ème RI – à laquelle appartient Jacques François Tallec -, elle a tôt fait de dégager les abords de la ferme. A 19 heures, la ferme de Vertefeuille est de nouveau entre les mains des troupes françaises.

Au cours de cette contre-attaque victorieuse, Jacques François Tallec est tué à l’ennemi  le 5 juin 1918, il avait 26 ans. Les registres militaires ont noté comme lieu de décès « Saint-Pierre-Aigle » (Aisne). Il a été inhumé dans la Nécropole nationale de Vauxbuin (Aisne), Carré D, tombe 295.

  • 4-TALLEC Joseph

Il est né le 28 décembre 1884 à Bannalec. Ses parents étaient Jean Tallec et Marie Charlotte Guigourez. Il s’est marié le 19 septembre 1911 à Bannalec avec Marie Anne Noc.

Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 2933. Il était Soldat au 318ème Régiment d’Infanterie dans la 18ème compagnie.

Le 318e R. I. a été créé le 2 août 1914, à Quimper. Il fut essentiellement, depuis le commencement jusqu’à la fin, un régiment breton, presque uniquement composé d’éléments recrutés dans le sud Finistère.

Pendant 15 jours, il est affecté à la défense du camp retranché de Paris. Puis, le 318e embarque le 25 août à Louvres, pour être dirigé sur Arras. Ici commence ce qu’on pourrait appeler le calvaire d’un régiment. Durant un mois, sans trêve ni repos, ce ne sont qu’attaques, alertes, retraites, marches forcées, repos précaires dans les secteurs de Ginchy, Sailly-Sallisel, puis ceux de l’Ourcq, Villers, Saint-Genest, Montrolles (bataille de la Marne).

Joseph Tallec est blessé sur l’une de ces zones de combats (à ce jour, on ne connaît ni la date ni le lieu) et transporté à l’Hôpital complémentaire n° 7 de Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor (ex-Côtes-du-Nord). Cet hôpital avait été installé dans le lycée de garçons de la ville dès le 9 août 1914, il a compté jusqu’à 248 lits. Joseph Tallec y meurt de ses blessures le 25 septembre 1914 à l’âge de 29 ans. Il a été inhumé dans le carré militaire du cimetière Saint-Michel de Saint-Brieuc, Carré 7, tombe 7.

  • 5-TAMIC Pierre Marie

Il est né le 1er décembre 1872 à Quimperlé. Ses parents étaient Vincent Tamic et Marie Françoise Le Guillou. Son frère François Louis (1889-1917) est également mort pour la France. Pierre Marie s’est marié le 10 avril 1901 à Bannalec avec Jeanne Victorine Emma Joséphine Burel.

Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 1458. Mobilisé le 28 novembre 1914 au 86ème Régiment d’Infanterie Territoriale, il devient sergent le 15 janvier 1915 et passe au 282ème Régiment d’Infanterie Territoriale le 12 février1915 où il prend le grade de sergent-major le 14 mai 1915 dans la 4ème compagnie.

A la déclaration de guerre, le 86ème régiment territorial se mobilise à Quimper. Recruté dans les subdivisions du Finistère, le régiment ne comprend presque exclusivement que des Bretons.

Les quatre bataillons du 86ème débarquent à Brest dans la nuit du 5 au 6 août 1914 et sont affectés à la défense éventuelle de la place. Devenus disponibles à la suite de l’entrée en guerre de l’Angleterre, les quatre bataillons du 86e s’embarquent pour Paris le 24 août 1914. Arrivé à destination le 25 août, le régiment fait alors partie des troupes de défense du camp retranché de Paris. Puis il est chargé de l’organisation et de la défense éventuelle des localités suivantes : Ozoir-la-Ferrière, Villiers-sur-Marne, Claye-Souilly, La Queue-en-Brie.

Le 16 septembre, le 86ème rejoint Provins. Il est alors chargé de parcourir les zones de combat désertées après la fin de la bataille de la Marne (6 – 13 septembre 1914) pour récupérer, de Provins, Esternay, Château-Thierry à Montmirail, le matériel abandonné. Des milliers de chevaux, de nombreux bétails, un chameau, d’innombrables armes et munitions, des effets de tous genres sont ainsi retrouvés.  

Après cette opération, le régiment est envoyé à Reims où il entre le 9 octobre 1914.  Alors commence une longue période de travaux acharnés et de vie difficile ; les défenses des différents secteurs de Reims sont l’œuvre du 86ème qui connaît ses premières pertes sévères en hommes lors du lourd bombardement ennemi sur Reims dans la nuit du 21 et 22 février 1915. Depuis janvier 1915, le régiment est coupé en deux : deux bataillons sont restés à Reims et deux autres sont partis dans l’Aine (Oulches, Maizy – Sur – Aisne). Le 3 novembre, ils seront réunis dans le secteur de Beaumarais (Aisne).

Le 12 février 1915, le 282e Régiment d’Infanterie Territoriale a été formé à 3 bataillons et une compagnie hors rang. Il s’est consacré à une instruction intensive à partir du 27 février. A partir du 30 avril, les 3 bataillons concourent simultanément et par période de 15 jours à la garde des forts de la rive gauche de la Marne (Forts de Villiers, de Champigny, de Sucy, de Cernay, de St Leu, de Villeneuve-St-Georges, de St-Yerres, ouvrage de Limeil).

Le 4 juillet, le régiment va occuper de nouveaux cantonnements dans la zone nord du Camp retranché de Paris. Il cantonne définitivement à Champlatreux, Fontenay-en-Parisis, Jagny, Belloy. Il est employé à construire une ligne de tranchées de tir comprise entre Marly-La-Ville et St-Martin-au-Tertre.

Le 30 août, le 282ème RIT quitte ses cantonnements pour se rendre dans la Somme où il cantonne à Hamel, Sailly-le-Sec et Vaux-sur-Somme. Il construit une ligne de défense de la Somme à l’Ancre. Fin septembre, il va cantonner à Caix. Sa mission est de défendre le secteur des Wagons-Brulés, entre la cote 90, Nord de Mehancourt et cote 95, sud de Lihons. Il assure la garde de ce secteur.

Le 26 décembre 1915, Pierre Marie Tamic meurt à Bannalec des suites de sa maladie contracté en service (tuberculose aigüe). Il avait 43 ans.

  • 6-TANGUY Louis Mathurin

Il est né le 3 septembre 1893 au hameau de Moulin Nabat à Bannalec. Ses parents étaient Louis Tanguy et Marie Yvonne Coadic. Il était agriculteur au moment de la mobilisation.

Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 3965 Il était Soldat au 116ème Régiment d’Infanterie, 8ème compagnie.

Au printemps 1915, alors que les armées allemandes et austro-hongroises percent le front russe en Galicie, Joffre décide de lancer une série d’offensives pour soulager l’allié russe en retenant les réserves allemandes à l’Ouest. Après l’échec en juin de l’offensive principale en Artois, il planifie une opération d’envergure à l’automne en Champagne. Le secteur choisi par Joffre est celui de la Champagne, à l’est de Reims, entre Auberive-sur-Suippe et Ville-sur-Tourbe. Le front d’attaque fait 25 kilomètres afin d’empêcher l’intervention efficace des réserves locales allemandes. Une attaque secondaire est prévue en Artois pour, là encore, retenir les réserves stratégiques allemandes loin du front principal.

Le front allemand au 25 septembre 1915, est une alternance de gros centres fortifiés reliés par des courtines. D’ouest en est, on trouve sur les crêtes crayeuses, l’épine de Vedegrange, la cuvette de Souain, le bois du Trou Bricot, la butte du Mesnil et la Main de Massiges. Ces positions sont renforcées trois kilomètres en arrière par des réseaux cachés à ras de terre (buttes de Souain, de l’arbre 193, de Tahure).

L’offensive française du 25 septembre est précédée d’une préparation d’artillerie de trois jours afin de rompre les positions allemandes d’Aubérive-sur-Suippe à Ville-sur-Tourbe. Le 22 septembre 1915, l’enfer s’abat sur les positions allemandes. Les 1 100 pièces d’artillerie lourdes et 1 450 de campagne, qui jouissent d’une dotation importante de munitions grâce à la mobilisation industrielle du pays, sèment la mort et la destruction sur les lignes allemandes. C’est près d’un million d’obus qui sont tirés pour anéantir les lignes allemandes. La première ligne allemande est anéantie sous le déluge d’acier et se trouve enfoncée sur trois km d’Aubérive à Mesnil-les-Hurlus.

Le 25 à 9h15, 19 divisions françaises s’élancent à l’assaut. Les choses, hélas, ne se déroulèrent pas comme prévu. La bataille de Champagne ne permit en tout et pour tout que de récupérer que 3 ou 4 kilomètres de front pendant les quelques jours que durèrent les combats. Ceux qui en payèrent le prix fort furent évidemment les soldats, et surtout les Français, les Allemands ayant été beaucoup moins éprouvés. Le solde de cette bataille, bien qu’on puisse la considérer comme une victoire, est effroyable : près de 28 000 tués ; 98 000 blessés, et plus de 53 000 prisonniers et disparus côté français.

Le 25 septembre, le 116ème est sur ses positions de départ. Il s’élance lui aussi à 9h15. En moins de 5 minutes, les trois premières tranchées, situées à l’est et à l’ouest de la route de Tahure, sont prises et dépassées, et les vagues d’assaut marchent maintenant sur la quatrième, situées à contre-pente, au fond d’un ravin, à 800 mètres de la troisième, et dénommée tranchée de Wiesbaden, prolongée à l’est par les tranchées de Thorn et de Cologne. Puis il gagne successivement les tranchées de Marmara, de Wiesbaden, de Torn et de Cologne. Il continue, par le bois de la Savate, sa progression vers son objectif, le sommet de la croupe située à l’ouest de Tahure, dont il se rend maître en fin de matinée mais au prix de nombreuses pertes.

Au total, pendant cette journée du 25 septembre 1915, le 116ème a arraché à l’ennemi, sur une profondeur de 5 kilomètres, tout un système de défense qu’il avait fortement organisé depuis un an, pris 13 mitrailleuses, 2 batteries de 77, 1 pièce lourde, 1 canon revolver, laissé derrière lui un matériel considérable de lance-bombes, d’armes, de munitions d’artillerie et d’infanterie, d’équipement, etc., et fait plus de 600 prisonniers. Mais ce succès lui a coûté cher : il perd une centaine d’hommes parmi lesquels Louis Mathurin Tanguy, tué à l’ennemi à 22 ans. Dans le registre militaire, il est noté comme lieu de décès « Perthes-lès-Hurlus » (Marne).

  • 7-TANGUY Mathurin Barthélémy

Il est né le 4 janvier 1893 à Bannalec. Ses parents étaient Mathurin Tanguy, cultivateur à Kerliver, et Hélène Guiffes.

Selon les Informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 3966. Il était Soldat au 116ème Régiment d’Infanterie, 8ème compagnie (pour en savoir plus sur le contexte dans lequel il a trouvé la mort, se reporter au parcours du 116ème RI le 25 septembre 1915 rédigé dans la note dédiée à Louis Mathurin Tanguy).

Il est tué à l’ennemi 25 septembre 1915 (22 ans) à Tahure . Quatre autres Bannalécois sont morts ce même jour à cette bataille, Guillaume Allain, Albert Nicolas Le Brigant, Christophe Jean Marie Le Gall, Yves Christophe Peron.

  • 8-TENIER Louis Marie

Il est né le 22 février 1895 à Querrien. Ses parents étaient Charles Trenier et Barbe Mahé.

Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 3966. Il était Soldat au 289ème Régiment d’Infanterie, 23e compagnie.

Dès la fin de décembre 1914, le Haut-Commandement militaire avait décidé de s’établir plus solidement dans la région de Soissons. Il avait donc tenté de prendre pied sur les hauteurs que l’Armée allemande du général von Kluck tenait au nord de cette ville et de prendre également position sur la route menant à Laon. Ce fut la bataille de Crouy (dénommée « L’affaire de Soissons »), petit village situé à 5 kilomètres au nord de Soissons, qui s’est déroulée du 8 au 13 janvier 1915. En six jours, les Allemands mirent hors de combat 161 officiers et 12250 hommes.  C’est en souvenir de ces terribles combats qu’Henri Barbusse dédia son livre, « Le feu », à ses camarades tombés à ses côtés. Les troupes françaises furent rejetées au sud de la rivière Aisne, devant Soissons. Paris se mettait à trembler de nouveau à l’idée d’une percée allemande.  

Durant cette bataille, le 289ème RI fût quasiment anéanti. C’est donc un régiment totalement reconstitué que rejoint Louis Marie Ténier en avril 1915. En mai, le régiment participe à la bataille d’Artois d’abord dans le secteur Ablain-Saont-Nazaire puis, en septembre, dans le secteur de la cote 119 à l’est de la vallée de Souchez.

En mars-avril 1916, le 289ème est engagé dans la bataille de Verdun, secteur du bois des buttes. Le 10 mars, les Allemands prennent le bois, faisant plusieurs centaines de prisonniers et renforcent leurs positions avec tranchées et blockhaus sur les points les plus hauts de la forêt. Le 16 avril 1917, les soldats du 31ème régiment d’infanterie vont attaquer et reprendre le bois et le village de Pontavert et vont cantonner à nouveau dans le bois. Mais les Allemands effectuent plusieurs coups de mains pour regagner le bois de la Butte. Le 289ème fait tête vers le nord et parvient à couvrir la zone menacée. Néanmoins la position étant toujours critique, le 289ème lance une attaque le 25 avril au cours de laquelle Louis Marie Ténier est grièvement blessé. Evacué sur l’Ambulance 1/55 à Romain (Marne), il y meurt de ses blessures le 26 avril 1916. Il avait 21 ans.

  • 9-THERSIQUEL Henri René

Il est né le 25 juillet 1892 à Bannalec.   Ses parents étaient Jean Thersiquel, cultivateur à Trémeur, et Marie Caudan. Il était un des frères de Jacques René Thersiquel, connu pour ses deux passions l’horlogerie et la photographie.

Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 1080. Il était Soldat au 62ème Régiment d’Infanterie.

Le 21 février 1916, les Allemands ont lancé une grande offensive sur Verdun pour prendre la forteresse tant convoitée.

Le 62ème RI arrive à Verdun le 28 mars. Dans la nuit du 29 au 30 mars, le régiment est positionné dans le secteur du bois Nawe. Il fait mouvement à l’est et à l’ouest du ravin du fond de Henrias, allant de Bras à Louvemont. Le 31, l’ennemi bombarde continuellement ses lignes. Du 1er au 15 avril, l’artillerie ennemie se montre toujours très active ; à certains moments elle bombarde violemment les positions du 62ème

Le 17 avril, dès 4 heures, l’artillerie allemande déclenche un bombardement d’une violence extraordinaire par obus de tous calibres sur tout le terrain occupé par le 62ème. Suit, à partir de 10 heures, une attaque de l’infanterie allemande qui, vers 15heures, s’empare des premières lignes françaises sans pouvoir aller au-delà. Le 18 avril 1916, des combats acharnés se poursuivent, notamment dans le secteur de la côte du Poivre où est tué à l’ennemi Henri René Thersiquel, il avait 23 ans.

  • 10-THERSIQUEL Marc Louis Marie

Il est né le 24 août 1891. Ses parents étaient Yves Thersiquel, cultivateur à Trémeur et Catherine Bisquay.

Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 3820. Il était Canonnier servant -au 45eème Régiment d’Artillerie de Campagne, 4ème  Batterie.

Le 20 octobre 1917, le 45ème RAC est dirigé vers Noyon dans l’Aisne. Dans le cadre d’un projet d’attaque sur le saillant de la forêt de Saint-Gobain, les groupes du régiment sont installés au voisinage de Coucy-le-Château. Cependant l’attaque, différée une première fois, est définitivement abandonnée. Seul, parmi les éléments venus en renfort, le 45e est laissé dans le secteur de Folembray où il va passer la plus grande partie de l’hiver, de novembre 1917 à janvier 1918. Les lignes du 45ème courent en zigzags sur le grand plateau qui prolonge le massif montagneux de Saint-Gobain entre l’Oise et la vallée marécageuse de l’Ailette. Les tranchées allemandes bordent la lisière de la forêt qui couvre les batteries ennemies.

L’activité des Allemands se manifeste par de fréquents coups de main, qui se déroulent toujours suivant le même rite : dans la journée, tirs de réglage, puis à une heure variable de la nuit, déclenchement soudain d’un violent tir d’artillerie à la fois sur les batteries et sur les arrières de la tranchée à attaquer. Pour la première fois, certaines batteries du régiment reçoivent des obus à ypérite dont les effets se font sentir plusieurs jours après, entraînant de nombreuses évacuations.

C’est à Folembray que Marc Louis Marie Thersiquel est tué à l’ennemi le 30 novembre 1917. Il avait 26 ans. Il a été inhumé dans la Nécropole nationale de Crécy-au-Mont (Aisne), Tombe 40.

  • 11-THERSIQUEL T

Aucune donnée connue à ce jour

  • 12-THIEC François Marie Arnet

Il est né le 22 janvier 1885. Ses parents étaient Joseph Thiec, aubergiste au bourg de Bannalec et Marie Yvonne Toulgoat. Il s’était marié à Melgven le 10 avril 1910 avec Marie Françoise Marguerite Isabelle Gornet.

Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 2819. Il était Sergent au 318ème Régiment d’Infanterie.

Le 318e R. I. a été créé le 2 août 1914, à Quimper. Il a été dissous le 15 juin 1916, à Vauvillers (Somme). Le 318e R. I. fut essentiellement, depuis le commencement jusqu’à la fin, un régiment breton, presque uniquement composé d’éléments recrutés dans le sud Finistère.

Le 6 septembre 1914, le 318ème RI bivouaque à la lisière sud du Tremblay. La bataille de la Marne commence.

Le 7 septembre, il débarque dans la matinée à Nanteuil-le-Haudouin, et se dirige, en marche d’approche, sur l’espace compris entre Betz et le bois de Montrolle, par le Nord de la route Nanteuil-Betz. Vers 14 heures, le régiment se déploie entre le parc de Betz et un point situé à 500 mètres au Sud de la lisière Nord du bois de Montrolle, pour attaquer dans la direction de la route Betz-Etavigny. Mais il se heurte d’abord à une forte résistance ennemie puis à une contre-offensive des Allemands qui l’oblige à se replier sur Fresnoy et Nanteuil-le-Haudouin. Au cours de cette journée, les pertes du 318ème sont déjà sévères.

Le 8 septembre 1914, le lendemain matin, le régiment s’établit au Nord de Villers-Saint-Genest, exposé tout le jour à une violente canonnade. C’est ce jour, à la ferme du bois de Milon à Betz (Oise) que François Marie Arnet Thiec est tué à l’ennemi. Il avait 29 ans.

  • 13-TOULGOAT Jules Yves

Il est né le 25 avril 1887 au hameau de Trogaven en Bannalec. Ses parents étaient Louis Toulgoat et Marie Jeanne Doeuff. Il s’était marié à Bannalec le 19 septembre 1911 avec Hélène Noc.

Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 60. Il était soldat au 48ème Régiment d’Infanterie après être passé par le 71ème.

Le 18 juillet 1918, Ferdinand Foch, général en chef des armées alliées en France, lance la contre-attaque qu’il prépare depuis plusieurs mois. Depuis le mois de mars, l’initiative des combats est en faveur de l’Allemagne, qui se lance dans une série d’offensives destinées à forcer le front allié et remporter la guerre. L’Allemagne a en effet transféré ses armées du front russe vers le front occidental après la paix de Brest-Litovsk (3 mars 1918), et tente ainsi de remporter la victoire finale, grâce à la supériorité numérique, sur les Franco-Anglais, épaulés par l’arrivée progressive des GI’s américains.

Du 27 mai au 18 juillet, les Allemands attaquent dans l’Aisne et en Champagne, mais leurs offensives se heurtent sur les défenses alliées, l’aviation réussissant notamment à bombarder les ponts du génie allemand établis sur la Marne.

Le 18 juillet est donc une date essentielle dans le cours de la Première Guerre mondiale. Ce jour marque le basculement définitif vers l’issue du conflit, en novembre. A partir de la contre-offensive majeure des Alliés le 18 juillet, les Allemands ne feront que reculer jusqu’à accepter l’armistice de Rethondes, le 11 novembre.

Le 18 juillet, le 48ème RI est positionné au sud de l’Aisne. Ses troupes sont massées en secret à l’ombre de la forêt de Villers-Cotterêts. Au début de la contre-offensive, le 48ème RI est en réserve. Après avoir vu, le 18, se déclencher l’attaque, après avoir vu toute cette journée les Américains ramener leurs prisonniers vers l’arrière, le 48ème, pendant les dures journées des 19, 20, 21 et 22, il subit, sans être totalement engagé, des pertes sévères qui se montent à 69 tués, 343 blessés, sans compter de nombreux disparus. Du 11 au 17 juillet, 1215 de ses hommes avaient déjà été mis hors de combat.

Jules Yves Toulgoat est tué à l’ennemi le 18 juillet 1918 entre Violaine et Villers-Hélon. Il avait 31 ans. Il é été inhumé dans la Nécropole nationale Le Bois Roger à Ambleny (Aisne), Carré C, tombe 518.

  • 14-TOULGOAT L

Aucune donnée connue à ce jour.

  • 15-TOUPIN Jean François Laurent

Il est né le 17 février 1896 à Bannalec. Ses parents étaient Vincent Toupin et Marie Françoise Cardunier

Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 2939. Il était Soldat 53ème Régiment d’Infanterie.

La conquête du massif de Moronvilliers (17 avril- 20 mai 1917) s’inscrit dans les batailles d’observatoires. En effet, la ligne occupée par les Allemands sur le front occidental présentait une ligne ininterrompue d’observatoires, commençant à Notre-Dame-de-Lorette et s’étendant par Vimy, le Chemin des Dames, Moronvilliers, Montfaucon et les Eparges jusqu’à l’Hartmannswillerkopf. Deux tiers au moins des batailles livrées depuis septembre 1914 ont eu pour objet l’occupation de ces points d’observation.

Le massif de Moronvilliers est une formidable forteresse qui, à l’Est de Reims, domine, surveille et barre les plaines de Châlons.  Avant que la bataille de Moronvilliers fût gagnée, aucun mouvement, aucun travail ne pouvaient s’accomplir dans la plaine de Mourmelon et du camp de Châlons sans risquer d’être surpris par les Allemands ; toute cette vaste région était pour ainsi dire sous leur dépendance, soumise à la servitude de leurs vues ; on petit imaginer aisément la gêne, la contrainte imposées à toutes les organisations et préparations des troupes françaises et alliées. De plus, la possession du massif de Moronvilliers et de toutes ses pentes Sud fournissait à l’ennemi une excellente base de départ au cas où il tenterait de reprendre un jour, sur Châlons, la marche interrompue si brusquement en septembre 1914 par la victoire de la Marne. Enfin, elle semblait lui garantir, à lui-même, la sécurité en couvrant la vallée de la Suippe.

Au cours de l’offensive d’avril 1917, en Champagne, le Mont-Haut n’avait pas été entièrement occupé par les Français ; les Allemands y avaient conservé des observatoires qui gênaient beaucoup les mouvements à l’arrière des troupes françaises et alliées. ; le commandement décida de les enlever.

 Le 14 juillet, la 8ème Division passa à l’attaque et obtint un succès complet.  Le 53e, maintenu en réserve, n’intervint pas dans l’attaque mais fut chargé d’occuper et d’organiser le terrain conquis. Le soir du 14 juillet, le 3e bataillon s’installe dans la tranchée de départ. La réaction de l’ennemi commence le 15 dans l’après-midi. Le 3ème bataillon du 53ème RI contre-attaque et ramène l’ennemi dans ses lignes. Le même jour, tard dans la soirée, l’ennemi renouvelle l’attaque qui est de nouveau repoussée. Dans la nuit du 15 au 16, les 2ème et 3ème bataillons du 53ème sont maintenus sur la première ligne et ils se portent en avant et atteignent la tranchée de Cologne dans les journées du 16 au 17. C’est pendant ce mouvement que Jean-François Toupin est tué à l’ennemi le 16 juillet 1917 entre le Mont-Blond et Le Casque. Il avait 21 ans.

  • 16-TOUPIN Louis Marie

Il est né le 21 février 1892 à Kervinic en Bannalec. Ses parents étaient Louis Toupin et Françoise Le Berre.

Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 1683. Il était Sergent au 19ème Bataillon de Chasseurs à Pied, 4e compagnie.

 Les Bataillons de Chasseurs à Pied sont composés généralement d’hommes de petites tailles, très vifs, excellents tireurs, autonomes, sachant prendre des décisions sur le champ. Il sont équipés d’une arme d’épaule raccourcie comme la carabine, a contrario des fusils militaires de l’époque, qui sont longs, lourds et équipés de baïonnettes. Ces bataillons rapides agissent en tirailleurs à l’avant de l’infanterie c’est-à-dire en profitant des accidents de terrain pour se poster et viser, à la différence de l’infanterie dite « de ligne », laquelle est employée en formations plus ou moins compactes.

Après être passé par Charleroi et Longuyon, le 19ème BCP participe à la bataille de La Marne (6-13 septembre 1914) dans les secteurs de Soisy – aux – Bois et Villeneuve-Les-Charleville (6 septembre) et de château de Mondement (9 septembre), puis il opère dans la bataille des Flandres (Nieupeort, Dixmude, Steenstraate).

En 1915, il est en Argonne, de mai à novembre : secteurs de la Gruerie, Four-de-Paris, puis il est engagé dans la bataille puis il est engagé dans la bataille de Champagne, en particulier dans le secteur de la ferme de Navarin (de fin septembre à mai 1916) où il va perdre 800 combattants.

En juin 1916, le 19ème est à l’offensive à Verdun. Le 22, il atteint le village d’Haudainville au moment où la vieille citadelle est menacée car Douaumont, Vaux, Fleury sont tombés et l’ennemi couronne les bois de Vaux-Chapitre où sont regroupées les compagnies du 19ème.

Le 24, l’assaut est déclenché. En moins d’une demi-heure l’objectif est conquis. Mais le martyre commence. Tandis que les Allemands, furieux de leur échec, bombardent violemment les nouvelles positions conquises par le 19ème, les batteries françaises de Verdun, ignorant sa victoire, pilonnent massivement les bois de Vaux-Chapitre. Tout le jour tombent sur le 19ème des obus français fratricides, sans que jamais artilleur soupçonne la vérité car aucune liaison n’est possible avant le coucher du soleil.

Le 19ème, amputé d’une partie de ses chasseurs, gagne le fort de Tavannes et les boyaux de seconde ligne où Louis Marie Toupin est tué à l’ennemi le 1er juillet 1916 à l’âge de 24 ans.

  • 17-TREFLEZ François Louis Marie

Il est né le 3 avril 1889 au Livinot en Bannalec. Ses parents étaient jean Treflez et Renée Treguier.

Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le  3173. Il était Soldat au 162ème Régiment d’Infanterie.

La première confrontation du 162ème RI avec les Allemands date du 22 août 1914. Dans la région de Pierrepont, plus précisément aux bois de Goémont et Grand-Champ, il oppose à l’ennemi, une forte résistance au cours de laquelle il perd perdu de 700 hommes et 33 officiers.

Pendant la bataille de la Marne, il défend avec acharnement Saint-Prix et Soisy-aux-Bois les 5, 6 et 7 septembre. Refoulé par le nombre, épuisé par la lutte, il revient cependant, dès le 8 au village de Soisy, après un combat d’une violence telle que ses pertes se chiffrent à 900 tués ou blessés.

Puis c’est la grande offensive du 10 septembre. Le 12, il traverse Châlons-sur-Marne, le 13 il occupe Mourmelon, le 15, il reprend contact avec l’ennemi devant Auberive. Du 25 septembre au 18 octobre, des actions ininterrompues devant La Pompelle lui valent lui valent une première citation à l’ordre de la brigade.

Après, c’est la course à la mer, le 162ème y prend part. Dès le 20 octobre, il est sur l’Yser, tantôt sur la rive droite, tantôt sur la rive gauche à Lombartzyde, dans les dunes à Nieuport, au pont de Palingsburgh, à Steenstraat, à la cote 60.

Il remplit vaillamment son rôle dans la défense de la route de Calais. En un mois, du 10 novembre au 10 décembre, il repousse deux furieuses attaques menées, la première en avant de Steenstraat, la deuxième le long de la route d’Ypres à Menin. Il perd près de 1.000 hommes.

François Louis Marie Treflez est tué à l’ennemi le 10 novembre 1914 (25 ans) dans le secteur de Bikschote (province de Flandre Occidentale) qui comptait plusieurs lieux de combats : la Ferme (et une partie du bois) du Tilleul, Les Lilas, la Ferme des Cuirassiers, la Ferme du Camélia, .la Ferme des Anglais, la ferme Coquelicot le Moulin Bleu, …

  • 18-TREGOURES Corentin François

Il est né le 28 février 1887 à Bannalec. Ses parents étaient Guillaume Tregourès et Marie Jeanne Daeron.

Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 27. Il avait été soldat deuxième classe au 118ème Régiment d’Infanterie avant de passer au 51ème R.I comme Distingué soldat 1ère classe.

Le 29 mars 1917, le 51ème RI débarque à Epernay en Champagne et vient cantonner à Moussy, Monthelon, Chavot. Une grande offensive se prépare. Le 17 avril 1917, pour soutenir l’offensive française qui a commencé la veille sur le Chemin des Dames, à l’Ouest de Reims, les forces du général Pétain attaquent les positions allemandes situées à l’est de Reims, le long des monts de Champagne.

Le 16 avril, le 51ème se met en marche à 6 heures pour se rapprocher des troupes d’attaque. Il franchit l’Aisne à 9 heures et se porte dans le bois de Beaumarais. L’attaque n’ayant pas réussi, il bivouaque d’abord dans le bois des Couleuvres, puis vient cantonner à Concevreux.

Le 18, il bivouaque à la ferme Montazin et à la ferme d’Irval, puis dans la nuit du 20 au 21 avril, il est en position dans le secteur du Godat, où, dans les jours précédents, s’était déroulée une attaque très dure. Le Régiment organise immédiatement les positions. Il est relevé dans la nuit du 25 au 26 avril et va cantonner aux Champignonnières d’Hermonville.

Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, le 51ème est en position dans le secteur de La Neuville, en vue de monter à l’assaut du Mont Spin, une butte de102 mètres d’altitude située entre la Suippe et le canal de l’Aisne à la Marne. Il prend son dispositif d’attaque dans la nuit du 3 au 4 mai, malgré les tirs très violents de l’artillerie ennemie et le 4, à 6 h.50, les bataillons s’élancent à l’assaut et, sous l’ouragan de balles et d’obus qui s’abat sur eux, grimpent les pentes dénudées du Mont Spin, véritable glacis de la mort.  Les fils de fer ennemis sont intacts. En dépit de l’héroïsme dépensé, seule la 1ère compagnie parvient à les franchir et à s’emparer d’une partie de la tranchée ennemie (tranchée du Vampire). Les autres compagnies des 1er et 3ème bataillons sont obligés de se terrer dans les trous d’obus pour éviter la destruction. Le 2ème bataillon, qui avait suivi le mouvement, est obligé de descendre dans la tranchée de départ des premières vagues et de s’y abriter. Cette nouvelle attaque a échoué et les pertes sont lourdes. Le front se fige jusqu’au 28 mai 1918, date de la grande offensive allemande.

Corentin François Tregourès est tué à l’ennemi le 5 mai 1917 (30 ans) dans une tranchée à La Neuville, proche de la tranchée du Vampire que les Allemands occupent toujours. Il a été inhumé dans la Nécropole nationale La Maison Bleue à Cormicy (Marne), Tombe 1979.

  • 19-TRÉGOURÈS Louis

Il est né le 19 novembre 1894 à Bannalec. Ses parents étaient Louis Trégourès et Renée Françoise Gouiffes.

Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement au 3ème Bureau de Paris était le 4990. Il était Soldat au 91ème Régiment d’Infanterie, 2ème Bataillon.

Dans la nuit du 25 au 26 février, le 91ème R. I. prend position en Champagne, dans le secteur de Beauséjour, avec mission d’attaquer – en liaison avec les coloniaux – les tranchées allemandes fortement organisées à l’ouvrage du Fortin. Le terrain découvert, les difficultés d’accès aux premières lignes en raison de la longueur des boyaux, amplifiaient la dureté de l’attaque.

Dans la nuit du 7 au 8 mars, le 91ème R.I prit position dans le secteur de Mesnil-les-Hurlus, au Trapèze, mamelon crayeux qui, dominant l’ennemi, servait d’observatoire et d’organe de flanquement de premier ordre. Le 12 mars, le 91ème était chargé d’appuyer l’action offensive des troupes du XVIe Corps d’Armées qui était à sa droite. Par ses feux de mitrailleuses, il arrêta toutes les contre-attaques et défendit cette position que l’ennemi voulait à tout prix arracher.

Dans la nuit du 4 au 5 avril le 91ème s’installe de part et d’autre de la route de Verdun à Metz. Il va participer à une opération offensive qui doit servir de diversion et faciliter l’avance du 1er C. A. à sa droite. Sur un terrain marécageux, dans des tranchées rudimentaires faites de gabionnades, à moins d’un kilomètre de l’ennemi, le 91ème reçoit l’ordre d’attaquer et d’enlever, le 5 avril, le village de Maizeray (Meuse). Après une préparation d’artillerie dont les effets n’ont pu être appréciés en raison de la distance, l’attaque est lancée sur les tranchées allemandes situées à 600 mètres du point de départ. Elle ne réussit que partiellement et bute sur les défenses ennemies fortement organisées. Les bataillons du 91ème sont décimés. L’attaque reprendra le 6 avril, sans plus de succès.

C’est au cours de cette attaque sur Maizeray que Louis Tregourès est tué à l’ennemi le 6 avril 1915, il avait 20 ans.

  • 20-TROADEC Emmanuel Louis Léon

Il est né le 10 avril 1893 à Bannalec. Ses parents étaient Jean Marie Troadec et Marie Jeanne Capitaine.

Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 3969. Il était Soldat au 118ème Régiment d’Infanterie.

Charleroi, Rossignol, Morhange : trois défaites cuisantes dont la France n’a jamais voulu se souvenir. Le 22 août 1914, sous un soleil de plomb, des dizaines de milliers de soldats tout juste mobilisés, épuisés par des jours de marche forcée dans leur pantalon rouge garance, vont brutalement connaître leur baptême du feu. Foudroyée par la puissance de feu de l’artillerie allemande, l’armée française vit alors les heures les plus sanglantes de son histoire : 27 000 soldats sont tués dans la seule journée du 22 août, soit autant que pendant toute la guerre d’Algérie (1954-1962).

Du 20 au 26 août, au cours de la phase terminale de la bataille des frontières, qui se déroule le long des frontières franco-belge et franco-allemande, les Français sont chassés de la vallée de la Sambre, de la forêt des Ardennes et du bassin lorrain au prix de pertes effroyables : près de 100 000 morts au mois d’août, qui, avec septembre 1914, sera le mois le plus meurtrier de la première guerre mondiale. Le soir du 22, les Allemands ne sont même pas sûrs d’avoir remporté la victoire tant leurs pertes sont également élevées – plus de 10 000 de leurs hommes ont été tués. Leur commandement hésite à pourchasser les soldats français. Ce qui permet à ces derniers de battre en retraite jusqu’à la Marne d’où ils repousseront les Allemands, début septembre.

A partir du 24 août, le mouvement de retraite s’accentue. La 22ème D.I. se replie sur la rive gauche de la Meuse par Bouillon, Corbion, Isly, La Garenne, Sedan. Le 118ème R.I., parti à 7 heures de sa position au S. de Noirfontaine, arrive à Fresnois à 17 h. 30, où il cantonne. A son arrivée, il reçoit l’ordre de garder les trois ponts au nord du château de Bellevue. Les fractions chargées de cette garde sont prises au 2ème bataillon.

Le 26, dès la pointe du jour, l’artillerie allemande qui, dans la nuit, avait pris position dans le bois au nord de Donchery, bombardait le village, ainsi que les positions occupées par l’artillerie et l’infanterie française.

 Le 27 au matin, l’offensive est reprise. Le 118ème   prend la formation d’approche et se porte sur Bulson et Noyers (4 et 7 km. au N.-E. de Chémery) pour aider à rejeter les Allemands dans la Meuse. La chaleur, le terrain accidenté et difficile, rendent la marche très pénible. Les bataillons du régiment se déploient à hauteur et au N.-O. de Chaumont-Saint-Quentin, face à Noyers, après avoir grimpé les pentes du dernier ravin. Le village de Chaumont-Saint-Quentin est pris, mais bientôt un feu violent de mitrailleuses oblige le 118ème à se replier à la lisière N. que les Allemands attaquent presque aussitôt. Malgré leurs pertes, ils s’en emparent. Une brillante contre-attaque à la baïonnette rend le 118ème de nouveau maître de Chaumont-Saint-Quentin. Son artillerie, appuyée par l’artillerie du XIIème corps d’armée, par des tirs rapides et violents, transforme la retraite de l’ennemi en débandade. A la tombée de la nuit, le régiment occupe Chaumont-Saint-Quentin et les positions avoisinantes.

Le 28 août, dès 9 heures du matin, l’artillerie ennemie bombarde violemment les positions qui sont maintenues jusqu’à l’ordre de repli donné le 29.

Emmanuel Louis Léon Troadec est tué à l’ennemi le 28 août 1914 à Chaumont – Saint-Quentin (réunie à Noyers-Pont-Maugis depuis 1828). Il avait 21 ans.

  • 21-TROADEC René Alain

Il est né le 25 octobre 1887 au hameau de Kergousiou en Bannalec. Ses parents étaient Jules Troadec et Charlotte Pustoch. Il s’était marié à Bannalec le 6 janvier 1912 avec Marie Jeanne Françoise Bigogne.

Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 143. Il était Soldat d’abord au 118ème Régiment d’Infanterie puis au  262ème  Régiment d’Infanterie.

L’offensive alliée sur la Somme avait pour objectif de rompre le front allemand en Picardie. Entre juillet et novembre 1916, les combats opposèrent des soldats d’une vingtaine de nations. Tous belligérants confondus, cette bataille fit 1 200 000 morts, blessés et disparus.

Lorsque la « bataille » est lancée le 1er juillet, les Alliés n’imaginent pas que les Allemands puissent concevoir progressivement des lignes de défense nouvelles, résistant aux assauts successifs sur leurs positions défensives durant cinq mois. Après le désastre militaire sans précédent des Britanniques à la fin du choc initial du 1er juillet, les attaques de grignotage se succèdent en plusieurs vagues. Du 2 au 13 juillet, elles visent la seconde position allemande, prise le 14. Les Allemands ont pu toutefois mettre en place leur 3ème  position, érodée par des rafales d’attaques jusqu’en septembre.

Le 15 septembre 1916 s’ouvre la « seconde bataille de la Somme », marquée par le premier engagement décevant des chars Mark I anglais de la Grande Guerre, sans succès tactique majeur d’ailleurs (50% de pertes en septembre 1916). La 3e ligne allemande est prise d’assaut le 25 septembre, alors même que la 4e ligne allemande est opérationnelle en attendant deux autres lignes déjà en cours de réalisation. Les Alliés butent sur la prise de la 4e ligne à sept reprises entre le 7 octobre et fin novembre.

Les intempéries de l’automne suspendent alors leurs opérations. La bataille cesse fin novembre, après que les assauts alliés se sont brisés sur la série de murailles adverses. Ces opérations se caractérisent par des pertes humaines sans précédent, à l’échelle de celles de Verdun. Tous belligérants confondus, on compte 1 200 000 morts, blessés et disparus dont 500 000 Britanniques, 200 000 Français et 500 000 Allemands. L’ampleur des pertes britanniques le seul 1er juillet 1916 s’explique en partie par un nombre considérable de soldats tués et par l’effondrement de la prise en charge sanitaire des blessés. Un tiers des morts de cette première journée de la bataille auraient pu être sauvés s’ils n’avaient pas agonisé pendant des heures sur le no man’s land, dans l’attente désespérée d’être recueillis par des brancardiers.

Le 1er juillet 1916, le 262ème RI a pour objectif de prendre le bois du Satyre situé près du village d’Estrée dans la Somme et qui commence à Fay et descend jusqu’aux avancées de Soyécourt. Il est traversé du nord au sud par un ravin profond de 5 ou 6 mètres. Après plusieurs heures de combats, le 262ème atteint son objectif. Cette opération lui a coûté : 46 tués, 248 blessés, 23 disparus.

René Alain Troadec est tué à l’ennemi dans un de ces combats du 1er juillet 1916. Le lieu du décès noté dans les registres militaires est « Foucaucourt » (Marne). Il avait 28 ans.

  • 22-TUDAL Jean Louis Alain

Il est né le 9 juin 1876 à Kernevel . Ses parents étaient Jean Tudal et Marie Jeanne Naour. Il s’était marié le 24/06/1902 à Corentine Le Goc.

Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 1961. Il était Soldat au 319ème Régiment d’Infanterie.

Depuis le début du conflit, le 319ème RI a participé aux plus grandes batailles :

  • 1914 : la bataille de Guise, la Grande Retraite, La Marne (Château-Thierry, Berry-au- Bac, cote 91, Sapigneul), La Course à la Mer dans la Somme (notamment les attaques de Mametz et de la cote 110 où il perdit 600 combattants) ;
  • 1915 : la bataille de l’Artois (Neuville, Saint-Baast, Le Labyrinthe), Les Vosges, la bataille de Champagne (butte de Tahure) puis l’Oise (Longpont, Villers-Cotterêts)
  • 1916 ; toujours dans l’Oise jusqu’en avril (ferme d’Ecafaut, Quennevières) puis la bataille de la Somme en juillet (bois de Soyécourt, Estrées, bois du Satyre) et à partir Compiègne (Atticchy, Bitry).

Jean Louis Alain Tudal meurt des suites de ses blessures à Compiègne le 5 septembre 1916 à l’âge de 40 ans sans que l’on sache, à ce jour, sur quelle scène de combat il les a reçues (lors de la prise du village d’Estrée le 4 juillet, dans les boyaux environnants qui passent de mains en mains et nécessitent des combats meurtriers entre le 4 juillet et le 6 août, dans le secteur au nord d’Attichy et de Bilry que le 319ème est chargé de tenir depuis début septembre ?). Il a été inhumé dans Nécropole nationale Royallieu à Compiègne (Oise), Carré D, tombe 165.