1-MADIC Yves Corentin Pierre ; 2-MANN Pierre ; 3-MARION Louis Christophe ; 4-MASSE Corentin ; 5-MASSE François -Marie ; 6-MAURICE Yves Jean Marie ; 7-MENTEC François ; 8-MERDY Henri ; 9-MICHELET François ; 10-MICHELET Guillaume Isidore ; 11-MICHELET Jean Louis Yves Michel ;12-MICHELET Jean Sylvestre; 13-MONCHICOURT Alexis Pierre ; 14-MONCHICOURT Auguste Pierre ; 15-MONCHICOURT Jean Guillaume Marie ; 16-MORLEC Joseph Guillaume ; 17-MORVEZEN Yves Louis
- 1-MADIC Yves Corentin Pierre
Né le 04 avril 1897 à Bannalec. Ses parents étaient Yves Marie Madic et Anne Fiche. Il était clerc de notaire.
Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 2722.Incorporé à compter du 07 janvier 1916 au 28è RI, il rejoint le 11 janvier son régiment qui est positionné dans le Secteur de Méharicourt-Maucourt. Le 21 février 1916, il repousse une attaque des Allemands qui utilisent des gaz au chlore. 10 officiers et 500 hommes sont plus ou moins gravement intoxiqués.
De mars 1916 à janvier 1917, le 28ème se bat à Verdun ( Daucourt, tunnel de Tavannes, Villotte-devant-Saint-Mihiel, fort de Souville, étang de Vaux, Ouvrages de Bezonvaux, d’Hardaumont, Ravins du muguet, du Pré et de la Plume. Le régiment est relevé le 14 janvier 1917 et part à l’instruction au camp de Gondrecourt jusqu’à la fin du mois de février. En mars 1917, il effectue des travaux au nord de Lunéville à Einville. En avril il est au sud de Château-Thierry et à Baslieux-lès-Fismes.
Le 1er juin 1916, le régiment monte au Chemin-des-Dames dans le Secteur de Vailly. Le 6 juin 1917, il fait l’objet d’une attaque allemande depuis le Panthéon. Il mène des contre-attaques avec le 119ème RI dans les secteurs de la Ferme des Bovettes et du chemin des Dames ainsi que dans les Boyaux de la source et du Venin. Le 14 juin 1917, il est relevé.
Le 28 juin, il remonte aux Chemins des Dames pour y rester jusqu’au 13 août, période pendant laquelle il mène encore de nombreux combats (Tranchée Franconie, Boyaux Nix, Kub et Toc, Secteur Pargnan, Tranchée de Deimling, Ravin de Troyon, boyau de la source). En un peu plus de deux mois, les pertes du régiment sont importantes : 23 officiers et 831 hommes.
Du 15 août 1916 au 20 janvier 1917, le 28ème est dans la Somme, devant Saint-Quentin pour livrer d’autres combats encore (Région du Pire aller, au sud de la Biette, aux saillants de Raucourt et de Roisel, Tranchée d’Arva).
Yves Corentin Pierre Madic a été nommé maître-pointeur le 20 novembre 1917. Il a été grièvement touché au bras gauche à une date et dans un lieu de bataille inconnus à ce jour. Il a été amputé du bras. Il était également atteint d’une tuberculose pulmonaire. Il meurt à Bannalec le 30 juin 1920 des suites de sa maladie contractée en service.
Citation à l’ordre n°9838 du grand quartier général, « Excellent pointeur qui en toute circonstance a été pour sa batterie un modèle de bravoure et de sans froid, a été grièvement blessé à son poste de combat ».
Décoration : Décision du 8 août 1914 Médaille Militaire
- 2-MANN Pierre
Il est né le 1er février 1880 à Kergleuden en Bannalec. Ses parents étaient Yves Mann et Marie Jeanne Ster. Cultivateur, il s’est marié à Bannalec le 26 février 1905 avec Marie Anne L’helgoualch. Ils ont eu quatre enfants.
Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement de Quimper était le 1861. Il était Marsouin au 2ème Régiment d’Infanterie Coloniale
Le 2ème régiment d’infanterie coloniale est mobilisé à Brest. Son effectif était composé de 3326 hommes (pour la plupart bretons d’origine) et 69 officiers. Il quitte cette ville le 8 août 1914 et se rend aux environs de Bar-le-Duc, où il arrive le 10 août. Il se porte vers le nord, à Chauvency-le-Château, par étapes, et y arrive le 17, après avoir cantonné à Nubécourt, Soustrême-la-Petite, Dombasle-en-Argonne et à Liny-devant-Dun. Le 18 août, près de Liny, à Thonne-les-Prés, le régiment prend les avant-postes.
Le 22 août, il participe aux combats de Rossignol en Belgique où 27 000 soldats français ont perdu la vie en une journée ! A lui seul le 2ème RIC a perdu environ 2.850 hommes, trois sections de mitrailleuses et les convois des 1eret 2ème bataillons. Il ne reste plus que quelques groupes qui réussissent à franchir les lignes allemandes pendant la nuit.
Les rescapés du 2ème R. I. C. se regroupent le 23 août à Gerouville et prennent part à tous les replis successifs jusqu’à la Marne. Reformé à Ville-sur-Tourbe, le 2ème R. I. C. participe à la bataille de la Marne.
Le 2ème RIC est alors engagé dans le secteur de la Ville-sur-Tourbe (ferme de Touange, bois de Cernay, cote 148). Il va connaître, une fois encore, des pertes très sérieuses. Pierre Mann est tué au combat le 15 septembre 1914 à Ville-Sur-Tourbe. Il avait 34 ans.
- 3-MARION Louis Christophe
Il est né le 15 septembre1877 à Bannalec. Ses parents étaient René Marion et Marie Anne Burel. Il s’est marié le 1er juillet 1906 à Saint-Thurien avec Anne Marie Pustoch. Ils ont eu quatre enfants. Il était cocher.
Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 2104 – Il était Soldat au 328ème Régiment d’Infanterie dans la 21ème compagnie. Il a été mobilisé le 31 août 1914.
Il meurt à 37 ans des suites de maladie contractée en service (fièvre typhoïdique) le 5 mars 1915 à l’Hôpital temporaire n°20 de Nice (Alpes-Maritimes) qui recevait les contagieux.
La fièvre typhoïde a été la maladie infectieuse la plus meurtrière pour les troupes françaises. Pas moins de 15 000 hommes y ont succombé, soit l’effectif d’une division ! Ayant débuté dès les premières semaines de guerre, l’épidémie atteignait un pic en novembre et décembre 1914 avec 14 000 nouveaux cas par mois dans l’armée française. Bien qu’en décroissance, la maladie persistait pendant le premier semestre 1915, atteignait un nouveau pic à la fin de l’été avant de se stabiliser autour de quelques centaines de cas par mois et moins pendant les autres années de guerre. Sur les 125 000 cas enregistrés de 1914 à 1918, 45 500 étaient survenus en 1914 et 64 500 en 1915 soit 88 % du total pour ces 18 premiers mois de guerre.
Malgré l’existence de vaccins, rendus obligatoires par la loi Labbé du 28 mars 1914, les troupes françaises qui comportaient un très grand nombre de réservistes n’étaient que très partiellement immunisées. Seuls 125 000 hommes (sur 3 600 000) étaient complètement vaccinés (3 ou 4 injections selon le vaccin utilisé) en août 1914. En plus des difficultés de production et d’approvisionnement, il faut souligner le soutien souvent défaillant du commandement, non convaincu de l’efficacité et impressionné par les réactions adverses du vaccin et même de certains médecins qui multipliaient les contre-indications.
- 4-MASSE Corentin
Il est né le 18 novembre 1897 à Bannalec. Ses parents étaient Jean Claude Masse et Marie Hélène Taéron. Il était cultivateur.
Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 2724. Il était Soldat -au 116ème Régiment d’Infanterie.
Le 116ème régiment breton se bat aux côtés des soldats américains – appelés « Sammies » par la population française en référence à l’oncle Sam – en ce mois de juin 1918. Remis de l’épidémie de grippe, le 116e est monté au front par train dès les premiers jours du mois. Mercredi 5 à la nuit tombante, il relève les Américains dans le secteur de Veuilly-Champillon (Aisne). Le 6 août, un ordre tombe : il faut s’emparer des bois et du village de Bussiares. Attaques et ripostes se succèdent. Une certaine avancée est constatée à 8 h. Neuf officiers, 181 soldats, 20 mitrailleuses, des fusils et du matériel allemands sont entre les mains des Poilus. Mais dans les rangs du 116ème, on compte trois officiers et 119 soldats blessés, six disparus et 28 morts parmi lesquels Corentin Masse (20 ans).
Les jours suivants sont aussi violents et sanglants. Les soldats avancent mais «les mitrailleuses ennemies rendent la position intenable. Après des pertes sérieuses, ces fractions sont ramenées à 200 m en avant de leur point de départ où elles s’enterrent». Le village de Bussiares est pris à la baïonnette. Étudiant en pharmacie, cocher, machiniste, boulanger, instituteur, plâtrier, meunier, manœuvre, prêtre, aubergiste, cultivateurs souvent…, de 20 à 36 ans, ils sont encore une quarantaine à mourir dimanche 9. L’attaque se termine le lendemain et le régiment est relevé aussitôt.
Corentin Masse a été inhumé dans la Nécropole nationale Les Chesneaux à Château Thierry (Aisne).
- 5-MASSE François Marie
Il est né le 23 décembre 1886 au Moulin de Pont Hellec en Bannalec. Ses parents étaient Guillaume Masse et Marie Anne Guen. Il était meunier.
Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 1343. Il était Soldat au 94ème Régiment d’Infanterie
Dès le 24 septembre 1914, les Allemands occupent le massif de l’Argonne et en font une véritable forteresse. Situé à cheval sur la Meuse, la Marne et les Ardennes, ce massif va connaître des combats très rudes et servir de base arrière pour de nombreux soldats.
De janvier à juin 1915, le 94ème RI est en Argonne, à 25 km à l’Ouest de Verdun.
Le 4 mars 1915, après plusieurs offensives, les Français reprennent pied sur la butte. La guerre de position commence. Les soldats s’enterrent et creusent des kilomètres de galeries et de rameaux de combats afin de s’infiltrer dans le réseau ennemi et de lui causer le plus de pertes possibles à coups de tonnes d’explosifs.
Au mois de mars, le 94ème opère dans les secteurs de Marie-Thérèse, le ravin du Mortier et Fontaine-Madame. C’est sur l’un de ces théâtres d’opérations que François Marie Masse est grièvement touché. Il meurt de ses blessures le 26 mars 1915 à l’hôpital Chanzy à Sainte- Menehould (Marne). Il avait 28 ans. Il est inhumé dans la Nécropole nationale de Ste Menehould.
- 6-MAURICE Yves Jean Marie
Il est né le 8 octobre 1887 à Ty-Audren en Bannalec. Ses parents étaient Jean Maurice, cultivateur, et Louise Huon.
Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 137. Il était Soldat au 219ème Régiment d’Infanterie.
Le 1er juillet 1916 le 219ème RI est engagé dans la bataille Somme.
Si l’année 1915 a vu de nombreuses batailles se dérouler sur le front occidental de la Grande Guerre, depuis la fin de la course à la mer qui a fait suite à la Première bataille de la Marne, le conflit s’est essentiellement enlisé. Chaque camp reste dans ses tranchées et aucun ne semble être en mesure de prendre le dessus.
Dans l’objectif d’enfin réaliser une percée décisive, le maréchal Joffre préconise de lancer un assaut massif dès 1916. Une opération franco-britannique se prépare alors sur le front de la Somme. Cependant, avec la bataille de Verdun qui mobilise de nombreux Français, les Britanniques finissent par former la principale force alliée pour cette bataille.
Avant de lancer l’attaque le 1er juillet, il est décidé d’affaiblir les positions allemandes en bombardant lourdement leurs tranchées pendant plusieurs jours. Cependant, les Britanniques n’ont pas conscience du fait que leur bombardement n’a pas eu l’effet escompté. Lorsqu’ils montent à l’assaut, les soldats qui ont reçu l’ordre d’avancer au pas, plutôt que de courir, pour éviter de se disperser, sont des cibles faciles pour les mitrailleuses allemandes. Quant à ceux qui attendent dans les tranchées leur tour de partir à l’attaque, ils subissent les bombardements de l’artillerie allemande. Ce premier jour de la bataille de la Somme est catastrophique pour le Royaume-Uni, puisque plus de 57 000 hommes sont mis hors de combat et 10 000 ont perdu la vie. Certaines unités sont pratiquement exterminées. C’est tout simplement le jour le plus meurtrier de l’histoire de l’armée britannique.
De leur côté, les Français progressent également et prennent le plateau de Flaucourt en juillet. Cependant, les gains territoriaux sont faibles et sont acquis au prix de nombreuses vies. Les Allemands, face au risque de voir leurs lignes percées, transfèrent des soldats de Verdun, soulageant la pression sur les armées françaises dans cette bataille.
À partir de septembre, les conditions deviennent plus difficiles, à cause de la pluie qui rend le terrain peu praticable.
Le 219ème RI se trouve alors dans les zones de combats d’Harbonnières et de Déniecourt (Harbonnières est repris par les Français au cours de l’été 1916 et Déniécourt le 19 septembre).
Depuis le 13 août, le 219ème tente plusieurs opérations pour progresser dans les lignes allemandes, mais sans succès jusqu’à l’attaque du 4 septembre. Du 4 au 7 septembre, les bataillons engagés poursuivent la conquête des tranchées allemandes en progressant à la grenade et atteignent en partie les objectifs fixés. C’est dans cette bataille que, Yves Jean Marie Maurice meurt au combat. Il est noté par les autorités militaires « tué à l’ennemi » le 6 septembre 1916 à Soyécourt. Il a été inhumé dans la Nécropole nationale de Maucourt (Somme), Tombe 2539, il avait 28 ans.
- 7-MENTEC François
Il est né le 15 novembre 1884 à Bannalec. Ses parents étaient Jean Mentec et Marie Lorette Nedellec. Il s’est marié à Bannalec le 23 avril 1911 avec Joséphine Marie Anne Tallec. Ils ont eu un enfant. Le jour de son incorporation, il est veuf.
Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 2978. Nommé sous-lieutenant à titre temporaire le 21 juin 1915-au 414ème Régiment d’Infanterie.
En août 1915, le régiment fait connaissance pour la première fois avec la guerre de mines et avec les crapouillots allemands dans le secteur Cappy (Somme).
A partir du 20 septembre, il va participer aux attaques en Artois (Afin d’étayer l’offensive menée en Champagne le 25 septembre, le Grand Quartier Général français a décidé de relancer les opérations en Artois, c’est la troisième bataille d’Artois, 25 septembre au 14 octobre 1915). Pendant deux mois le 414ème va résister sur place dans des conditions épouvantables, sur le terrain bouleversé du Plateau De Lorette et de la vallée de la Souchez, mer de boue gluante où de nombreux cadavres s’enlisaient.
Il faut savoir que la colline de Lorette, qui culmine à 165 mètres d’altitude et domine le bassin minier, était une position stratégique. Flanquée d’éperons entrecoupés de ravins aux pentes de plus de 20 %, elle rend toute visée offensive extrêmement périlleuse. La discordance entre les objectifs militaires et la difficulté du terrain ne pouvait manquer de frapper.
François Mentec a participé à ces opérations de Souchez. Il y est grièvement blessé et est transporté à l’ambulance 5/17 de Houdain (Pas de Calais). Il y meurt de ses blessures le 1er octobre 1915 à l’âge de 30 ans.
Cité à l’ordre du régiment n°14
Il a été inhumé dans le Carré militaire du cimetière du Bois des Tours, rang 6, tombe 134, dans cette même commune.
- 8-MERDY Henri
Il est né le 10 septembre 1892 à Scaër. Ses parents étaient Joseph Merdy et Louise Le Cœur. Il s’est marié le 2 juillet 1918 à Bannalec avec Marie Anne Hervé. Il était forgeron mécanicien.
Selon les informations militaires, il était Conscrit au 2ème Dépôt des Equipages de la Flotte. Le 9 octobre 1913, il devient matelot mécanicien à l’École navale de Brest. Son Matricule au recrutement à Quimper était le 1934. Il sera entre 1914 et 1918, forgeron mécanicien dans une unité non identifiée dans cette même Ecole navale de Brest.
L’année 1830 est celle de la création de l’École navale à Brest. Jusqu’en 1918, l’École fut embarquée sur un vaisseau mouillé en rade, d’abord l’Orion, puis deux anciens vaisseaux tour à tour rebaptisés Borda et enfin le Duguay-Trouin. Après la guerre de 1914-1918, elle fut définitivement installée à terre.
Henri Merdy meurt le 29 novembre 1918 à l’Hôpital maritime de Brest des suites de maladie contractée en service, il avait 26 ans.
- 9-MICHELET François
Il est né le 4 mai 1889 au hameau de Kergoz en Bannalec. Ses parents étaient Jean Marie Michelet et Marie Anne Guiffant.
Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement était le 2188 à Quimper. Rappelé à la mobilisation au 113ème Régiment d’infanterie le 3 août 1914, il est passé Soldat au 46ème Régiment d’Infanterie le 4 octobre 1914.
A la fin du mois d’octobre 1914, le 46ème régiment se trouve en face de Vauquois.
Dominant toute la région à l’Est de l’Argonne, Vauquois est considéré par les états-majors des deux camps comme un observatoire exceptionnel et un verrou stratégique. Procurant des vues éloignées dans toutes les directions, la colline de Vauquois permet à son possesseur de suivre et donc de commander l’axe de circulation (route et voie ferrée) débouchant du défilé de « Les Islettes », conduisant à Verdun.
Ce qui explique l’opiniâtreté par chacun des deux adversaires pour s’y rendre maître ou s’y maintenir. Les Allemands, lors de leur violente poussée sur la Ille Armée française pour encercler Verdun, occupèrent cette colline le 24 septembre 1914, alors qu’elle avait été évacuée par le 82ème R.l. Ils en firent une véritable forteresse, appuyée et flanquée des pièces d’artillerie en position dans les bois de Cheppy et Montfaucon.
D’octobre 1914 à février 1915, les premières contre-attaques, menées à la baïonnette, sans préparation d’artillerie, vont permettre de pousser nos lignes aux abords Sud de la butte, au prix d’assauts intensifs et de sacrifices humains inouïs. A partir du 17 février et jusqu’au 4 mars, les vagues d’attaques françaises successives finissent par épuiser la résistance allemande.
Les pertes sont lourdes : 3 000 tués ou disparus pour l’attaque du 28 février au 4 mars. Blessé le 2 mars, François Michelet est évacué sur l’hôpital temporaire N° 10 de Mussidan en Dordogne (installé dans l’école Ecole primaire supérieure de filles, il comptait 113 lits et a fonctionné du 27 août 1914 au 31 août 1916). Il y meurt des suites de ses blessures le 7 mars 1915 à l’âge de 25 ans.
Il avait été inhumé dans le carré militaire 1914-1918 du cimetière Beauferrier à Bergerac. Son Corps a été exhumé et transféré par le Service de la restitution des corps du ministère des Pensions, entre le 11 et le 14 novembre1922 au cimetière de la commune de Bannalec.
- 10-MICHELET Guillaume Isidore
Il est né le 1er décembre 1895 à Bannalec. Ses parents étaient Jean Marie Michelet et Marie Anne Guiffant. Il était maçon.
Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 3933. Il était marsouin au 7ème régiment mixte d’infanterie coloniale dont les principaux combats se sont passés dans les Dardanelles (1915 – 1916).
Dès le mois de novembre 1914, des hommes politiques alliés ont l’idée d’une opération périphérique contre les Empires centraux (Allemagne, Autriche-Hongrie, empire ottoman). Parmi eux Lloy George, chancelier de l’Échiquier, Churchill, Premier Lord de l’Amirauté, Kitchener, ministre britannique de la Guerre et Poincaré, président de la République française. Churchill, en particulier, défend l’idée d’un débarquement dans le détroit des Dardanelles, en vue de prendre à revers l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, de s’emparer d’Istamboul, d’éliminer la Turquie, maillon faible de l’alliance ennemie, et de rouvrir les liaisons maritimes avec les ports russes de la mer Noire.
L’idée est freinée par les chefs militaires, en particulier le maréchal britannique French et le général Joffre, qui ont la charge du front occidental et refusent qu’on leur retire des troupes. Le vieil amiral Fischer, adjoint de Churchill, refuse également qu’on enlève des navires à la flotte de la mer du Nord.
D’hésitation en report, l’Etat-Major allié tergiverse jusqu’en février 1915. À ce moment-là, les Turcs ont déjà commencé de fortifier leurs côtes avec l’appui efficace de conseillers allemands.
Le 19 février 1915 enfin, la flotte alliée bombarde les batteries ottomanes à l’entrée des Dardanelles, goulet de 60 kilomètres de long et 1 à 4 kilomètres de large. Ce premier bombardement révèle les difficultés de l’opération.
Le 18 mars 1915, les Alliés lancent un assaut naval. C’est le début de la bataille des Dardanelles (appelée aussi « bataille de Gallipoli ») qui durera jusqu’au 9 janvier 1916.
Au vu des piètres résultats de l’attaque navale, les Alliés considèrent que seul un débarquement massif peut emporter la décision. Sa préparation laisse aux Turcs et à leurs alliés allemands le temps de renforcer leurs défenses.
Finalement le débarquement a enfin lieu le 25 avril 1915, sur la presqu’île de Gallipoli, à l’extrémité nord-ouest des Dardanelles. Le corps expéditionnaire est bloqué sur la plage par les Turcs massés en nombre sur les hauteurs. C’est un carnage.
Cette opération inutile aura coûté la vie à 180.000 soldats alliés dont 30.000 français, ainsi qu’à 66.000 Turcs. C’est un revers sérieux pour les Alliés en guerre contre les puissances centrales et leur alliée ottomane. Résignés, les Alliés évacuent leur corps expéditionnaire et le transfèrent à partir d’octobre à Salonique, en Grèce. Les derniers soldats quittent les Dardanelles dans la nuit du 8 au 9 janvier 1916.
Le 7ème RMIC, comprenant un bataillon européen et deux bataillons sénégalais, embarque à Toulon le 2 mai 1915 sur le Lutetia qui se met en route pour les Dardanelles le 3 mai à 4 heures. Le 6 mai, au point du jour, il s’arrête devant Sedd-ul-Bar, un village situé à l »est du Cape Helles sur la péninsule de Gallipoli au bord des Dardanelles.
Le débarquement, commencé le 6 au soir, se continue le lendemain matin sous le tir des batteries turques de la côte d’Asie.
Pendant tout le mois de juin, les attaques et contre-attaques se multiplient sur un terrain difficile et qui est devenu un immense charnier.
Le 28 juin, le régiment monte en ligne ; le 30, il est chargé de l’attaque de l’ouvrage turc dit « Quadrilatère des Z1. Après une journée de violents bombardements des lignes arrière françaises par les batteries turques et de combats acharnés, le 7ème RMIC est solidement établi dans l’ouvrage turc.
Les pertes sont importantes de part et d’autre, toute action aux Dardanelles étant menée par des effectifs denses sur des espaces resserrés et en terrain absolument découvert.
C’est ce jour du 30 juin 1915 que Guillaume Michelet est tué à l’ennemi. Il avait 19 ans. Son frère Jean Sylvestre sera tué à l’ennemi à Perthes-lès-Hurlus (Marne) le 27 décembre 1915.
- 11-MICHELET Jean Louis Yves Michel
Il est né le 23 décembre 1891 à Bannalec. Ses parents étaient Jean Louis Boulou et Marie Josèphe Boulou.
Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 2518. Il était Soldat au 62ème Régiment d’Infanterie.
Les 27 et 28 avril 1917, le 62ème RI occupe le secteur d’Ailles (Aisne) avec ses 1er et 3ème bataillons en 1re ligne et le 2e en soutien.
Le 5 mai 1917, les trois bataillons du régiment attaquent le village d’Ailles en liaison avec le 19e R.I. à droite et le 65e R.I. à gauche.
A 5 h 15, tout le régiment se porte à l’attaque. Il réussit à progresser jusqu’à la tranchée d’Essen capturant une centaine de prisonniers et plusieurs mitrailleuses ; mais il se heurte à une forte résistance allemande que les tirs d’artillerie n’avaient pas suffisamment éprouvée. La 9ème compagnie du régiment est arrêtée, par des feux extrêmement violents de mitrailleuses. Les troupes ennemies, sortant des cavernes du Dragon et de Mai, contre-attaquent violemment les deux flancs du régiment. Un violent combat s’engage. Les unités du 62ème résistent énergiquement, mais, manquant de munitions, elles sont obligées de se replier sur leur parallèle de départ.
Dans cette attaque, le régiment subit des pertes très sévères (40 officiers et 900 hommes environ) parmi lesquelles Jean Luis Yves Michel Michelet tué à l’ennemi (25 ans).
Il a été inhumé dans la Nécropole nationale de Soupir (Aisne), tombe 1103
- 12-MICHELET Jean Sylvestre
Il est né le 12 mars 1887 à Kergoz en Bannalec. Ses parents étaient Jean Marie Michelet, maçon, et Marie Anne Guiffant. Il s’est marié à Riec-sur-Bélon le 8 juin 1913 avec Cécile Marie Berthou.
Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 35. Il était Soldat à la 11ème Section d’Infirmiers Militaires (Service de Santé).
Les infirmiers sont recrutés parmi les soldats sachant lire et écrire et n’ayant subi aucune condamnation. Ils reçoivent une formation à la fois théorique et pratique qui se décompose en trois temps, à savoir le peloton d’instruction d’une durée de six semaines, celle professionnelle commune à l’ensemble des personnels d’une SIM et le peloton spécial d’instruction technique d’une durée de trois mois. Hygiène hospitalière, asepsie et antisepsie chirurgicales, petite chirurgie, thermométrie, hydrothérapie, bandages, massages sont au programme de l’instruction de l’infirmier militaire de 1916.
On distingue deux catégories d’infirmiers militaires :
• les infirmiers d’exploitation destinés aux gros travaux (manutention…),
• les infirmiers de visite qui bénéficient d’une instruction technique, tant administrative que médicale, qui leur permet d’être de précieux auxiliaires des médecins.
Une Section d’Infirmiers Militaires (SIM) ne fonctionne pas en unité constituée ; pas de Journaux des marches et opérations (JMO). Ses membres sont répartis dans diverses Formations Sanitaires (FS).
La majorité des infirmiers sont affectés dans les hôpitaux, les magasins et les directions car ils sont souvent classés inaptes au service armé. Avec le prolongement de la guerre et la volonté d’assurer un maximum de soins au plus près de la ligne de feu une partie de ces infirmiers se retrouve dans les régiments sur le front. L’infirmier militaire est contraint de participer au transport des blessés. Il monte donc en 1ère ligne.
C’est au cours d’une de ces interventions que Jean Sylvestre trouve la mort. Il est noté par les autorités militaires, « Tué à l’ennemi à Perthes-lès-Hurlus (Marne) le 27 décembre 1915. » Il avait 28 ans. Son frère Guillaume Isidore avait été tué aux Dardanelles le 30 juin 1915.
- 13-MONCHICOURT Alexis Pierre
Il est né le 30 juillet 1879 à Bannalec. Ses parents étaient François Monchicourt et Madeleine Colin.
Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 2006. Il était Soldat au 201ème Régiment d’Infanterie.
Le 201ème RI était engagé depuis le mois de juillet 1916 dans la bataille de Champagne Maurepas, Maricourt, la tranchée des fous).
Le 13 septembre, il reçoit l’ordre de se porter à 15 heures en direction de Rancourt pour renforcer la 89e brigade. Il doit effectuer, par temps clair, trois kilomètres en pleine vue de l’ennemi et sous la menace de son artillerie et de ses mitrailleuses !
Aux prix de pertes sérieuses, les bataillons du 201ème atteignent leurs positions de combat qui sont des tranchées à peines ébauchées, sans abri. Le régiment tout entier vécut là, sous Rancourt, des heures terribles et des moments de sacrifices en attaquant avec une poignée d’hommes. Alexis Pierre Monchicourt paya de sa vie sa participation à ces combats de Rancourt qui durèrent trois jours. Il est tué à l’ennemi le 16 septembre 1916. Il avait 37 ans. Il est inhumé dans la Nécropole Nationale de Rancourt (Somme), tombe 510.
- 14-MONCHICOURT Auguste Pierre
Il est né le 22 mai1889 à Bannalec. Ses parents étaient Auguste Monchicourt et Hélène Bonheur.
Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement :à Quimper était le 2196. Il était Soldat au 118ème Régiment d’Infanterie.
Il est tué à l’ennemi le 22 août 1914 à l’âge de 25 ans à la bataille de Maissin en Belgique (province du Luxembourg).
Sept autres Bannalécois sont morts à la même date dans cette
même bataille : Louis Pouliquen, René Heurt, Jean Guillaume Huiban, René Jossic, Alain
Christophe Marie Le Durand, Yves Ster, Louis René Berthou. Pour en savoir plus sur la bataille de Maissin voir l’article « Le lourd tribut des bannalécois…. ».
Il a été inhumé au cimetière militaire franco-allemand d’Anloy en Belgique, Tombe 394.
- 15-MONCHICOURT Jean Guillaume Marie
Il est né le 3 novembre 1891 au bourg de Bannalec. Ses parents étaient Louis Monchicourt, chapelier, et Catherine Barra. Il était coiffeur.
Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 2521. Il était Marsouin au 2ème Régiment d’Infanterie Coloniale.
Il décède le 24 décembre 1915 à 24 ans à l’Hôpital hospice de Villeurbanne (Rhône) des suites de maladie contractée en captivité (tuberculose pulmonaire)
Quand l’hôpital-hospice de Villeurbanne est inauguré le 13 octobre 1907, il accueillait déjà depuis juin de la même année 152 malades et 242 personnes âgées dépendantes. La guerre de 1914-1918 bouleverse la vie de l’hospice : le pavillon sud est réquisitionné pour les soldats atteints de maladie infectieuse. Les vieillards sont alors logés dans des conditions déplorables dans une école.
Jean Guillaume Marie Monchicourt est inhumé dans la Nécropole nationale de La Doua à Villeurbanne, Carré B – Tombe 47
Terrain militaire à l’origine, ce site a été utilisé comme lieu d’exécution par l’armée allemande pendant l’Occupation. Entre le 6 août 1943 et le 3 juillet 1944, au moins 79 internés de la prison de Montluc sont fusillés par les troupes d’occupation allemandes sur le stand de tir de La Doua à Villeurbanne. À la Libération, et à la suite de la découverte d’un charnier, un cimetière a été constitué autour de la « butte des fusillés », le lieu devient un site de pèlerinage et de recueillement avant que ne soit décidé, en 1954, d’ériger La Doua en cimetière national. Créée à l’origine exclusivement pour accueillir les corps des différentes personnes décédées dans la région pendant la Seconde Guerre mondiale, la nécropole est ensuite pensée pour les victimes des conflits armés dans lesquels la France s’est engagée au cours du XXe siècle. Ce sont aujourd’hui près de 6 500 personnes honorées de la mention « Mort pour la France » qui sont inhumées à La Doua.
- 16-MORLEC Joseph Guillaume
Il est né le 12 décembre 1894 à Moustoulgoat en Bannalec. Ses parents étaient Jean Morlec et Marie Corentine Dagorn. Il était cultivateur.
Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 3648. Il était Soldat au 87ème Régiment d’Infanterie
Du 17 Avril au 19 Juillet 1915, le 87ème RI est en position sur les Hauts- de -Meuse. Les 25 et 26 avril, au bois Saint-Remy (près de Mouilly) et à la tranchée de Calonne, il lance de vigoureuses attaques, mais des feux très meurtriers l’arrêtent devant les réseaux ennemis.
Le 5 mai, le 1er Bataillon enlève brillamment une tranchée âprement défendue, faisant plus de 500 prisonniers. Le Secteur, en dehors des attaques, est très dur à tenir. En une semaine, sur la crête des Eparges, les pertes s’élèvent, principalement du fait d’un bombardement violent et précis par des lances mines ( de gros calibres, à 38 tués et 148 blessés.
La crête des Éparges est située à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Verdun, en bordure des Hauts-de-Meuse. Elle est l’un des observatoires les plus avancés dans la plaine de la Woëvre. Elle culmine à 350 mètres. Cela offre un panorama exceptionnel qui domine le ravin des Quanottes à l’ouest, contrôle le col de la Crête de Combres au centre-sud et enfin, veille sur la plaine de la Woëvre à l’est.
Joseph Guillaume Morlec est tué à l’ennemi le 15 mai 1915 sur cette crête des Eparges, il avait 20 ans.
- 17-MORVÉZEN Yves Louis
Il est né le 17 juillet 1882 au Gamer en Bannalec. Ses parents étaient Pierre Morvezen et Marie Anne Tallec. Il s’est marié à Bannalec le 2 octobre 1909 avec Mélanie Louise Henriette Landrein. Il était cultivateur.
Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 3247. Il était Soldat au 71ème Régiment d’Infanterie.
Du 23 février au 31 mars 1915, le 71ème RI est engagé dans le secteur de Roclincourt, au nord d’Arras. C’est un secteur de mines, agité en outre par un tir continu de petits minenwerfer (lance mines), sans compter les fusillades incessantes pendant plusieurs semaines.
Le 31 mars, le 2ème Bataillon et les 3ème et 4ème Compagnie du 71ème vont relever les unités du 41ème RI dans le sous-secteur A. (à Ecurie). C’est là que meurt Yves Louis Morvezen, il avait 32 ans.
Il est noté « tué à l’ennemi » à Moreuil (Pas-de-Calais) le 31 mars 1915. Il a été inhumé dans la Nécropole nationale Notre-Dame-de-Lorette – Carré L22, rang 1, tombe 19409 – située dans la commune d’Ablain-Saint-Nazaire (Pas-de-Calais) et qui regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats d’Artois et de Flandre, de 1914 à 1918.