Joseph, Guillaume Lahuec

Né le 25 février 1904 au lieu-dit Kercabon à Bannalec1, fils de Joseph Lahuec et de Catherine Lancien, tous deux cultivateurs, Joseph Lahuec alla à l’école à l’âge de huit ans, à treize ans il obtint le Certificat d’Etudes Primaires. Membre d’une fratrie de sept enfants, il travailla à la ferme familiale d’une surface de 35 hectares jusqu’à son départ au service militaire le 10 mai 1925 au 31e Régiment d’infanterie. Libéré le 8 mai 1926, il retourna travailler à la ferme jusqu’au 26 novembre 1927.

Fin novembre 1927, il quitta la Bretagne pour Paris où il logea 152 rue Nationale (XIIIe arr.). Il débuta comme commis livreur aux Services rapides et messageries Cavier, 24 rue du Caire  (IIe arr.), puis il travailla à partir du 9 janvier 1928 comme palefrenier aux Messageries Nationales avenue Claude-Vellefaux (Xe arr.). Il habitait alors au 21 rue Vicq-d’Azir (Xe arr.). 

Le 10 janvier 1928 il sollicita un emploi de gardien de la paix dans une lettre au préfet de police et il reçut une réponse positive. Il commença, le 7 mars 1928, sa carrière de gardien de la paix. Joseph Lahuec était réputé comme « un gardien expérimenté, consciencieux, actif sur la voie publique et discipliné ». Il exerça son métier dans le XIXe arrondissement de Paris. 

En décembre 1937 il fut affecté au commissariat de Sceaux (Seine, Hauts-de-Seine). Il s’était marié le 4 juin 1930 à Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis) avec Françoise Marion, puis il épousa en secondes noces Lucienne Buissière le 31 août 1940 à Sceaux (Seine, Hauts-de-Seine), le couple habita 21 rue Édouard-Vaillant à Châtenay-Malabry (Seine, Hauts-de-Seine), trois enfants naquirent. 

En janvier 1944, il entra dans un groupe de résistants de la police. Le 20 août 1944, le groupe fut chargé de récupérer des armes dans un dépôt appartenant aux allemands au Fort de Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise, Yvelines). Le lendemain, vers 11 heures, le groupe qui ramenait ces armes à la Préfecture de Police (déjà aux mains des résistants) dans l’Ile de la Cité à Paris, fût attaquée par les Allemands près de la place Saint-André-des-Arts. Alors qu’il transportait une caisse d’armes, Joseph Lahuec se trouva isolé de ses camarades et se réfugia dans un immeuble où il fut abattu par un soldat allemand qui le poursuivait.

L’acte de décès de Joseph Lahuec a été enregistré en mairie du Plessis-Robinson (Seine, Hauts-de-Seine), ses obsèques se déroulèrent à Sceaux (Seine Hauts-de-Seine).

Déclaré « Victime du devoir », Joseph Lahuec fut nommé brigadier, cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944), et décoré de la Légion d’Honneur (JO du 3 janvier 1945). Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », et l’homologua F.F.I. Il fût également homologué membre de la Résistance Intérieure Française (F.F.I.). La préfecture de police nomma un tuteur pour les trois enfants.

Le nom de Joseph Lahuec a été inscrit sur les monuments aux morts de Châtenay-Malabry et du Plessis-Robinson, sur la liste des Morts pour la Libération de Paris au musée de la Police, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, (Ve arr.), enfin une plaque a été apposée sur la façade de l’immeuble 11 place Saint-André-des-Arts.

  1. Cette notice biographique a été réalisée à partir de plusieurs sources documentaires : Le Maitron, Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014, p. 251-253. – Alphonse Boudard, Les Combattants du petit bonheur, Paris, La Table Ronde, 1977 ↩︎