1-Rannou François ; 2-Rannou François Louis ; 3-Rannou Jean Marie ; 4-Rannou René ; 5-Riou Alain Marie; 6-Riou Corentin René ; 7-Rioual Y ; 8-Ropers Christophe Pierre Marie ; 9-Ropers Joseph ; 10-Rospabe Pierre François
- 1-RANNOU François
Il est né le 30 avril 1897 à Bannalec. Ses parents étaient Jean Louis Rannou et Marguerite Le Fur.
Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 2747. Il avait été incorporé à compter du 3 septembre 1917 au 88ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteur, où il était Canonnier à la 63ème batterie.
Aucune information sur sa participation avec son régiment à la bataille de Verdun, entre octobre et décembre 1917 (ravin de la Poudrière, forêt de Hesse, Bois des Hospices, la côte du Poivre).
Quand le 88ème quitte fin janvier la Haute-Marne pour rejoindre les Vosges, il est très vraisemblable que François Rannou était déjà hospitalisé à l’hôpital complémentaire 46 de Saint-Dizier (Haute-Marne) où il meurt des suites de maladie imputable au service des armées le 13 avril 1918, il avait 20 ans.
Il a été inhumé dans le Carré militaire du cimetière de la Noue [Saint-Dizier] Carré G, tombe 185.
- 2-RANNOU François Louis
Il est né le 6 janvier 1889 à Toulcoat en Bannalec. Ses parents étaient François Rannou et Marie Josèphe Gourvellec.
Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 2137. Il était Soldat au 161ème Régiment d’Infanterie.
De janvier à août 1915, le 161ème RI est en Argonne. Entre les départements des Ardennes, de la Marne et de la Meuse, le secteur de l’Argonne s’ancre dans une région forestière éponyme. C’est un massif long de 40 km sur 14 à 20 km de large qui culmine à 300 mètres. Il est entamé de ravins profonds, des trouées transversales dominées par d’abrupts versants, seuls passages à travers un manteau forestier compact. La forêt d’Argonne aux arbres séculaires et futaies souvent impénétrables constitue un obstacle pour les combattants. Les communiqués militaires reprennent fréquemment la toponymie des noms de ses pavillons de chasse (Bagatelle, Beaumanoir…). Ces lieux sont âprement disputés de janvier à juillet 1915, le bois de la Gruerie et le village de Vienne-le-Château subissent d’importantes destructions.
Pendant sept mois, le régiment a occupé le secteur. Il n’est pas possible ici de retracer toutes les phases de ces combats, qui ne sont qu’une longue et sanglante bataille de plusieurs mois. Une d’elles peut être néanmoins retenue, car elle concerne tout particulièrement François Louis Rannou.
Le 1er mai, à 17h30, une importante attaque allemande se produit avec dynamitage d’un blockhaus et utilisation de lances flammes. Une violente canonnade s’abat sur toutes les tranchées du secteur et les pertes sont sévères. A 18h30, les munitions viennent à manquer et l’infanterie allemande fonce vers les tranchées françaises. De très violents combats à la baïonnette s’engagent sur les parapets des tranchées. Les soldats français résistent au prix de lourdes pertes jusque 19h30, heure à laquelle des compagnies de renforts arrivent et permettent de stopper l’attaque allemande. Le 2 mai, des combats sanglants se poursuivent jusqu’à ce que l’ennemi soit ramené sur ses positions de départ. C’est dans ce lieu, et plus précisément au Bois de la Gruerie, proche de Vienne-Le-Château que François Louis Rannou est tué à l’ennemi le 2 mai 1915. Il avait 26 ans.
- 3-RANNOU Jean Marie
Il est né le 10 décembre 1883 au hameau de Saint-Jacques à Bannalec . Ses parents étaient Yves Rannou, forgeron, et Véronique Chauvel.
Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 3085. Il était Sapeur au 6ème Régiment du Génie. (Compagnie non précisée)
Il décède le 5 octobre 1918 (34 ans) à l’Ambulance 1/85 de Braine (Aisne) des suites de ses blessures reçues dans des circonstances et dans un lieu que l’on ne connaît pas à ce jour.
- 4-RANNOU René
Il est né le 18 mai 1895 à Bannalec. Ses parents étaient François Ranou et Marie Josèphe Gourvellec.
Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 3953. Il était Soldat au 267ème Régiment d’Infanterie.
Le10 juillet 1917, le 267ème rejoint Verdun et entre en ligne dans le secteur Chauffour. Entre le 20 juillet et le 20 août, il participe à plusieurs coups de mains. Pendant cette période, il compte une trentaine de tués et une centaine de blessés.
Le 20 août 1917, c’est la grande offensive sur la Meuse. L’’armée française de Verdun, sous les ordres du général Guillaumat, attaque les rives gauche et droite de la Meuse, sur un front de 18 kilomètres de large. Sur la droite, la cote de Talou, Champneuville, ainsi que la cote 344 sont enlevés. A gauche, le Mort-Homme, les bois des Corbeaux, d’Avocourt, de Cumières sont repris.
Le 21, Samogneux, sur la rive droite, tombe. S’en suivent Regnéville et la cote de l’Oie, sur la rive gauche. Le 24, après avoir repoussé des contre-attaques, la cote 304 est enlevée. Le 26, les bois des Fosses et de Beaumont reviennent sous contrôle français. Au mois de septembre, l’Armée Française retrouve ses positions de 1916.
Dans ce contexte, le 5 septembre, le 267ème RI s’arrête près de Champfay (à l’est de Provins), fait face au nord, prend part en réserve, le 6, à l’attaque de Montceau-les-Provins, reprend la marche en avant, repasse la Marne le 11 septembre à Mézy, passe la Vesle à Jonchéry le 12, atteint le 13 Berry-au-Bac, sur l’Aisne, et pousse le 5e bataillon, face au nord-est, dans les bois de la côte 100 (entre La Neuville et Aguilcourt), où il passe la nuit.
C’est à Jonchery-sur-Vesle (ce bourg marnais situé entre Reims et Fismes au-dessus duquel, le 3 octobre 1914, s’est déroulé le premier combat aérien de l’histoire mondiale de l’aviation militaire) que, le 12 septembre 1917, René Rannou est mortellement blessé (22 ans). Le registre militaire a noté « mort de ses blessures à Beaumont » (Meuse).
- 5-RIOU Alain Marie
Il est né le 3 décembre 1881 à Pouldergat. Ses parents étaient Jean Pierre Riou et Anne Catherine Larvor. Cultivateur, il s’est marié le 22 juillet 1906 à Pouldergat avec Marie Renée Le Castrec.
Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 1696.Il était Soldat au 148ème Régiment d’Infanterie.
Avec son régiment, il a fait les campagnes, batailles et combats suivants :
- En 1914, au mois d’Août : la garde des ponts de La Meuse, Lavaux, Dinant, Charleroi, Anserenne, Crupet, Yvoir, châteaude Beauloy, Onhaye, Anhée ; La Retraite à partir du 25 août : Doische, Niverlé, Treignes, Vierves, la foret de Gué d’Hossus, Rocroi, Brunehamel, Montcornet, Fère, Amigny-Rouy, Coucy-Le-Château, Montmirail. Dans cette retraite, le régiment perd 1/3 de son effectif. Du 5 au 13 septembre, bataille de La Marne : Morsains, Beauchery, Villiers-Saint-Georges, Monceau-Lès-Provins, Réveillon puis combats dans l’Aisne : Juvincourt, Berry-Au-Lac, cote 108, La Cimenterie, Sapigneul, Le Choléra, La Miette.
- En 1915, le régiment est dans la Marne en janvier-février, puis dans l’Aisne en avril-mai et dans l’Oise en Juin dans les secteurs de Quennevières et Ecafaut .
C’est à Quennevières que, le 16 juin 1915, Alain Marie Riou est tué à l’ennemi. Il avait 33 ans
L’extrémité orientale du département de l’Oise fut le siège d’une attaque d’une grande envergure menée par les Français pour soulager le front de l’Artois où le général Joffre avait lancé une offensive le 9 mai 1915. Confronté à un semi-échec, le généralissime demanda le 17 mai au général Dubois de lui proposer plusieurs plans d’attaque sur le front tenu par la 6ème armée. Ce dernier lui transmit un projet d’offensive mis au point par le général Nivelle, alors commandant de la 61ème division d’infanterie, pour enlever le saillant face à la ferme de Quennevières près de Moulin-sous-Touvent.
Lancée le 5 juin, l’opération permit aux Français de gagner du terrain, mais les renforts allemands purent rééquilibrer les forces dès le 7 juin. Après une semaine de renforcement des positions de part et d’autre du nouveau front, deux offensives furent lancées tour à tour sur le secteur le 14 juin par les Allemands et le 16 juin par les Français.
A la fin de ces dix jours qui constituèrent la « bataille de Quennevières », les pertes françaises s’élevèrent à 134 officiers et 7.700 hommes, alors que périrent quatre milliers de soldats allemands. L’attaque de diversion avait échoué et les gains de terrains étaient insignifiants
(environ 1200 mètres de front sur une profondeur de 100 à 600 mètres enlevés par les Français).
Alain Marie Riou a été inhumé dans la Nécropole nationale Royallieu à Compiègne (Oise), Carré A, tombe N°85.
- 6-RIOU Corentin René
Il est né le 7 juin 1882. Ses parents étaient Jean Louis Riou et Louise ROUAT. Il s’était marié à Bannalec le 06 janvier 1907 avec Marie Anna Cotonnec.
Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 3211. Il était Soldat au 118ème Régiment d’Infanterie.
Le 17 décembre 1914, afin de tromper l’ennemi en vue des offensives d’Artois et de Champagne, Joffre ordonna des opérations secondaires sur différents points du front dont une attaque sur Ovillers, menée par le 19ème RI de Brest et sur La Boisselle, menée par le 118ème RI de Quimper.
Si le 19ème échoue (il est décimé dès le 17), il faut plusieurs jours d’attaque au 118ème pour prendre La Boisselle le 24. Le 27 décembre, les 6 et 8 janvier, les Allemands tentent de reprendre le terrain perdu, mais sans succès. A son tour, le 10 janvier, le 118ème attaque les Allemands et s’empare d’une tranchée, qui saute le lendemain. Le 118ème restera sur le secteur de La Boisselle-Bécourt jusqu’à la relève par les troupes écossaises fin juillet 1915.
Pour en savoir plus sur la bataille d’Ovillers-la-Boisselle voir l’article « Le lourd tribut des bannalécois…. ».
C’est au cours de cette attaque du 10 janvier 1915 à La Boisselle que Corentin René Riou disparaît, il avait 31 ans.
- 7-RIOUAL Y
Aucune donnée connue à ce jour.
- 8-ROPERS Christophe Pierre Marie
Il est né le 16 novembre 1897 à Bannalec. Ses parents étaient Jules et Marie Charlotte Pustoch.
Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le2751. Il était Tirailleur au 73ème Bataillon de Tirailleurs Sénégalais, dans le 15ème bataillon de Somalis.
Ce bataillon affecté aux camps de Fréjus était purement administratif. Il n’était absolument pas opérationnel. Le rattachement formel de Christophe Pierre Marie Ropers à ce bataillon était vraisemblablement dû à son état de santé(à confirmer).
Le 10 juin 1919, il meurt des suites de sa maladie imputable aux services des armées à l’Hôpital mixte de Quimper. Il avait 21 ans.
- 9-ROPERS Joseph
Il est né le 20 octobre 1880 à Rumain en Bannalec. Ses parents étaient Guillaume Ropers et Marie Guillou.
Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 1830. Il était Soldat au 161ème Régiment d’Infanterie.
De janvier à août 1915, le 161ème RI dit « régiment de fer » est dans l’Argonne, dans le secteur Bagatelle du bois de la Gruerie. Le bois de la Gruerie se situe à la bordure occidentale de la forêt d’Argonne, sur le territoire du département de la Marne. Il tient son nom d’un droit royal, la gruerie ou grurie, par lequel le souverain percevait une partie des coupes de bois. De septembre 1914 à l’automne 1918, le bois se trouve sur la ligne de front et est l’objet de combats acharnés. Le secteur de Bagatelle, comme beaucoup d’autres, a été en proie à des assauts répétés, et ce dès l’automne 1914.
Ainsi, le 4 mars 1915, les Allemands s’emparent de l’ouvrage de Bagatelle. Le 7 mars, le 161ème reprend l’ouvrage. Les 9, 10 et 11 mars, nouveaux combats. Le 21 mars, le 161è réoccupe le terrain perdu le 9 mars. Le 22 et le 23 mars, par de violentes contre-attaques, les Allemands reprennent Bagatelle. Les 5 et 6 avril, deux attaques lancées par le 161ème restent sans succès.
Le 20 avril, l’ennemi attaque en force et échoue dans sa tentative. Les 30 avril, 1er et 2 mai, se livrent de sanglants combats dans lesquels les Allemands, après avoir obtenu un succès marqué, sont ramenés sur leurs positions.
C’est au cours de l’un de ces affrontements que Joseph Ropers est grièvement blessé et évacué sur l’hôpital Chanzy à Sainte-Menehould où il meurt de ses blessures le 3 mai 1915 (34 ans). Il a été inhumé dans la Nécropole nationale de Sainte-Menehould (Marne), Tombe 1282
- 10-ROSPABE Pierre François
Il est né le 23 janvier 1890 à Bannalec. Ses parents étaient René Rospabé et Marie Anne Marc.
Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 2464. Il était soldat au 70ème Régiment d’infanterie.
Le 24 mars 1918, les Allemands franchissent la Somme et rompent la liaison entre la 5e armée britannique et la 3e armée française. La coopération entre alliés est un moment ébranlé. Dans le secteur de la XVIIIe armée, l’avancée allemande atteint 60 kilomètres mais l’offensive est stoppée le 5 avril. Quatre jours plus tard, une nouvelle attaque allemande perce le front britannique entre Armentières et La Bassée. La 2e armée britannique abandonne Passchendaele conquise au prix de gigantesques pertes en 1917. L’offensive allemande échoue cependant à repousser vers la mer l’aile droite du dispositif anglais et elle est à son tour suspendue. Alors que la coopération franco-britannique s’améliore, la préoccupation de Ludendorff est d’empêcher les troupes françaises de renforcer le front de Flandre : c’est l’objectif de l’opération Blücher lancée le 27 mai 1918. Dès le premier jour, le front français sur le Chemin des Dames est enfoncé sur 15 à 25 kilomètres de profondeur. L’offensive de diversion devient une opération de grande ampleur en direction de la Marne et de Paris. En trois jours, les troupes progressent de 65 kilomètres et retrouvent les positions de septembre 1914. Paris est de nouveau directement menacée.
Au cours du repli, le 70ème RI a dû prêter ses bataillons à des corps voisins durement éprouvés. C’est le cas du 3ème bataillon, auquel appartient Pierre François Rospabe, qui, le 27 mai, est mis à disposition du 3ème régiment des Dragons et est cité à l’ordre de ce régiment le 9 juin : « Adjoints au 3ème dragons, dans la constitution d’un détachement d’aile chargé de couvrir le flanc du Corps d’armée, le bataillon Duclos [le 3ème du 70ème RI] sous le commandement énergique, a du 29 au 31 mai, malgré des pertes élevées, rempli la mission difficile qui lui était confiée et dégagé un groupe de batteries sérieusement menacé par l’ennemi. »
C’est au cours de cette mission située dans le secteur de Cuisy-en-Almont (Aisne) que Pierre François Rospabe est tué à l’ennemi le 31 mai 1918, il avait 28 ans.