lettre C

1-CANIVET Léopold Jean Marie ; 2-CARRER Christophe ; 3-Carrer Louis Marie ; 4-CAUDAN Jean Louis ; 5-CHARPENTIE Arnauld Gabriel ; 6-CHRISTIEN François Louis ; 7-CLECH Louis ; 8-CLERC’H Jean Marie ; 9-COAT Yves ; 10-Coatsaliou Yvon Alain ; 11-COCHENNEC François Edmond ; 12-COCHENNEC François Pierre ; 13-COCHENNEC Jean Marie Alexis; 14- COCHENNEC Louis ; 15-COCHENNEC Yves François Marie ; 16-CORN René Mathurin ; 17-CORNEC Pierre Joseph ; 18- COROLLER Christophe Jean Yves ; 19-COROLLER H ; 20-Corvellec Louis Yves ; 21-COULOUARN Emmanuel Pierre ; 22-COULOUARN Jean Jacques ; 23-Cozic Hyacinthe Henri ; 24-CUTULLIC Joseph Bertrand Jean ; 25-CUTULLIC Thomas Félix ; 26-CUZIAT Jean Baptiste Jules Marie

  • 1-CANIVET Léopold Jean Marie

Né le 3 septembre1887 au bourg de Bannalec, il était le fils de Louis Canivet, maçon et de Jeanne Cotonnec.

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement était le 118 (Quimper Subdivision). Il était marsouin au 2ème Régiment d’Infanterie Coloniale.

Jean Marie Canivet est tué à l’ennemi le 1er novembre 1914 à l’âge de 27 ans dans le bois de la Gruerie près de Vienne-Le-Château (Marne).

Le bois de la Gruerie se situe à la bordure occidentale de la forêt d’Argonne, sur le territoire du département de la Marne. Il tient son nom d’un droit royal, la gruerie ou grurie, par lequel le souverain percevait une partie des coupes de bois. De septembre 1914 à l’automne 1918, le bois se trouve sur la ligne de front et est l’objet de combats acharnés. La forêt, épaisse et coupée de multiples ravins, rend les actions difficiles. Mais la lutte s’intensifie par la volonté du commandement allemand qui souhaite prendre pied sur la route Châlons-sur-Marne – Verdun. Resté dans la mémoire des Poilus comme le « bois de la tuerie », le bois de la Gruerie est le théâtre d’âpres combats.  Sergent au 272e régiment d’infanterie, Marc Bloch (historien et résistant fusillé en 1944) évoque dans ses notes de guerre le souvenir de ces combats dont il a été témoin mais aussi cette proximité vécue avec l’ennemi. En effet, les tranchées ne sont parfois distantes que de quelques mètres. Les assauts qui se multiplient au bois de la Gruerie comme en d’autres secteurs de l’Argonne permettent de gagner quelques centaines de mètres, bien vite perdus.

  • 2-CARRER Christophe

Il est né le 29 janvier 1891 à Bannalec. Ses parents étaient Jean Carrer et Marie Philomène Gac. Il était cultivateur

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 2417. Il était chasseur au 26ème Bataillon de Chasseurs à Pied (Infanterie)

En préparation depuis la fin du mois de janvier 1917, la grande offensive du Chemin des Dames démarra au printemps. Le 2 janvier 1917, le 26e bataillon de Chasseurs se rend dans la région de Dormans où il entre dans la formation de la 166e D.I. Cette nouvelle division, à partir du mois de mars, est employée à l’organisation du secteur de l’Aisne entre Soupir et Moussy, occupe un certain temps les premières lignes et, pour l’attaque du16 avril, se trouve être en seconde ligne dans le 6e corps. A partir du 21 avril, le bataillon tient les tranchées nouvellement conquises du Chemin des Dames et exécute des travaux en vue d’une attaque prochaine prévue pour le 5 mai.

Christophe Carrer décède la veille, le 4 mai 1917 à 26 ans, dans des circonstances inconnues.

Citation : cité à l’ordre du corps d’armée en date du 20 juin 1919 « Excellent chasseur d’un courage à toute épreuve, au front depuis le début de la guerre. A été grièvement blessé le 4 mai 1917 en assurant le service de guetteur dans un poste de 1ere ligne. Déjà cité à l’ordre du Bataillon « . Croix de guerre, étoile de Vermeil.

  • 3-CARRER Louis Marie

Il est né le 21 mai 1876 à Scaër. Ses parents étaient Louis Carrer et Marie Anne Moysan. Il était meunier. Il s’est marié à Scaër le 20 novembre 1901 avec Elise Marie Jeanne Jaffre. Ils avaient 6 enfants à la mobilisation, 8 en tout.

Selon les informations, son matricule au recrutement à Quimper était le 2064. Mobilisé le 2 septembre 1914 au 86ème Régiment d’infanterie, il est renvoyé dans ses foyers comme père de 6 enfants le 30 avril 1915. Il est décédé le 24 janvier 1921 à Bannalec à 44 ans.

  • 4-CAUDAN Jean Louis

Il est né le 3 août 1896 à Bannalec, ses parents étaient Jean Henri Caudan et Marie Françoise Brod. Il était célibataire et exerçait le métier de cultivateur au moment de l’incorporation.

Selon les Informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 2780. Il a été incorporé le 8 avril 1915 au 2ème RIC et est passé comme marsouin au 37ème Régiment d’Infanterie Coloniale le 18 avril 1916.

Il est tué à l’ennemi dans les premiers jours de l’offensive de la Somme, très précisément au lieu-dit la Maisonnette à Biaches le 09/07/1916 (19 ans). Le village de Biaches et le lieudit La Maisonnette marquent le point le plus avancé vers l’est de la zone conquise entre le 1er et le 10 juillet. Au cours des premières journées de cette offensive, l’armée britannique perd plus de 50 000 hommes.

Jean louis Caudan est Inhumé dans la Nécropole nationale de Villers-Carbonnel (Somme) : tombe 162.

  • 5-CHARPENTIE Arnaud Gabriel

Il est né le 27 décembre 1895 à Le Pallet en Loire-Atlantique. Ses parents étaient René Charpentié et Eugénie Marie Meulemeester. Il était marchand ambulant.

Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 3845. Il a été incorporé au 4ème Régiment de Zouaves le 16 décembre 1914.

Au printemps 1915, Joffre prépare une offensive de grande ampleur en Artois.

Les Allemands, sûrs de la solidité de leurs lignes de défense, ont transféré des divisions du front ouest sur le front est. Les Français font monter en ligne cinq nouvelles divisions d’infanterie et des renforts sont envoyés au nord d’Arras.

Programmée au début du mois de mai, cette offensive doit expérimenter la nouvelle doctrine de l’état-major : « la percée par attaque brusquée ». Son plan a été élaboré par Foch et prévoit une double opération :
. la principale menée par les Français sur les hauteurs de Lorette et de Vimy,
. ainsi qu’une secondaire conduite par les Anglais sur le secteur de Festubert

L’attaque est lancée le 9 mai sur le front de l’Artois, après une préparation d’artillerie conduite de manière méthodique : l’armée française aligne un millier de pièces d’artillerie et les bombardements durent pendant six jours et six nuits sans interruption.

Les combats les plus âpres se déroulent dans les villages proches de Lorette : Neuville-Saint-Vaast, Carency et Ablain-Saint-Nazaire.

Le 9 mai, dès six heures, le bombardement commence et s’accroît en intensité en milieu de matinée. En fin de journée, les combats ont permis d’avancer sur les lignes adverses et de faire des centaines de prisonniers allemands. À Carency, les fantassins ont réussi à franchir trois lignes de tranchées et à pénétrer dans le village.

L’attaque du 9 mai est également lancée pour reconquérir le massif de Lorette. Les pentes nord de ce promontoire sont relativement douces, au contraire des pentes sud, très escarpées. À six heures, l’artillerie lourde se met en action, puis les canons de tranchées. À neuf heures, tout le champ de bataille, de Loos-en-Gohelle à Arras, est perdu dans le bruit et la fumée. L’artillerie adverse riposte avec énergie. Les unités françaises de premières lignes réussissent à franchir les parapets. Une partie progresse vers le Fond de Buval et une autre gagne du terrain sur la droite. À douze heures, trois lignes de tranchées ont été enlevées au prix de lourds sacrifices.

Cette journée du 9 mai 1915 a permis de regagner du terrain sur les tranchées ennemies, mais elle a également fait des centaines de blessés et de tués dans les deux camps. Elle n’est que le premier jour d’une bataille qui sera désignée comme la deuxième bataille de l’Artois et qui durera jusqu’au 19 juin 1915.

Le 9 mai, le 4ème Zouaves est positionné en face de Lizerne quand les Allemands commencent, de la Grande Dune à Lombaertzyde, une très violente préparation d’artillerie et de lance-mines. Mal protégés par leur mince parapet, Zouaves et territoriaux subissent de graves pertes.  Tout le monde tient cependant et sur la plus grande partie de leur front d’attaque, les Allemands sont repoussés.

Le 4ème Zouaves, intégré dans les Armées du Nord, restera dans le secteur de Nieuport Les Bains jusqu’en avril 2016.

C’est au cours de la bataille d’Artois qu’Arnaud Gabriel Charpentié est tué à l’ennemi le 25 mai 1915 dans le secteur d’Angres (Pas-de-Calais). Il avait 19 ans.

  • 6-CHRISTIEN François Louis

Il est né le 19 septembre 1884 à Lanvénégen dans le Morbihan. Ses parents étaient Louis Christien et Geneviève Le Gallic. Il s’est marié le 25 octobre 1909 à Lanvénégen avec Marguerite Daniel. Il était cultivateur.

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 3324. Il a servi comme soldat au 118ème Régiment d’Infanterie.

Après la bataille de la Marne, les armées françaises et allemandes s’étaient immobilisées dans un affrontement linéaire. Ne restait comme espace libre pour une guerre de mouvement que la zone de l’Oise à la mer (L’ensemble des opérations militaires qui se déroula du 18 septembre au 15 novembre 1914 prit le nom de « course à la mer »).

De septembre 1914 à juillet 1915, le 118ème RI est dans la Somme et notamment dans le secteur d’Ovillers-La Boisselle. Dans ce petit village, qui fût d’abord, en 1914, le théâtre de combats entre les Allemands et les Bretons du 19eme RI, le front est stabilisé. Allemands et Français s’enterrèrent alors et se firent face jusqu’à ce que ces derniers fussent relevés par les Britanniques en août 1915. Entre temps, comme un peu partout sur le front, les belligérants se livrèrent à la guerre des mines.

C’est dans ce lieu que meurt François Louis Christien, tué à l’ennemi, le 19 juillet 1915, il avait 30 ans. Pour en savoir plus sur la bataille d’Ovillers-la-Boisselle voir l’article « Le lourd tribut…. »

Il est inhumé dans le cimetière d’Albert, dans le carré breton (tombe individuelle).

  • 7-CLECH Louis

Il est né le 6 octobre 1892 Bannalec. Ses parents étaient François Clech, cultivateur, et Françoise Breton.

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 1533. Il a été soldat dans la 5ème Compagnie du 67ème Régiment d’Infanterie.

Il est mort, tué à l’ennemi, le 24 août 1914 (21 ans) à Longuyon (Meurthe-et-Moselle).

Moins de trois semaines après la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France, le 3 août 1914, les deux armées passent à l’offensive. Des centaines de milliers de soldats s’alignent de la frontière suisse au Brabant belge, dans la chaleur de l’été. Du 20 au 24 août, la bataille des Frontières entre Charleroy et Longwy fait rage. La France en sort perdante. Seule la bataille de la Marne, du 6 au 11 septembre, permettra de mettre un terme à l’avancée allemande.

Une de ces journées fut particulièrement meurtrière : le 22 août 1914. Entre l’aube et la tombée de la nuit, pas moins de 27 000 soldats français sont tués, soit deux fois plus que du côté allemand. C’est le jour le plus sanglant de l’histoire de l’armée française, toutes guerres confondues. Comment expliquer une telle hécatombe qui la contraint, dès le 23 août, à entamer prématurément un repli, abandonnant la frontière et portant la guerre sur le territoire national ?

Jusqu’à la fin du mois d’août, l’état-major dirigé par le général Joffre, commandant en chef des armées, ne cerne pas l’ampleur de la manœuvre d’encerclement entreprise par les Allemands en Belgique. Trompés par des renseignements faux ou imprécis, les militaires français sous-estiment le nombre de divisions en train de fondre sur l’aile gauche de leurs troupes et décident de porter leurs efforts en Alsace Lorraine.

La Lorraine est ainsi au cœur des premiers enjeux militaires de la guerre. Loin de soupçonner l’importance des forces ennemies, les Français se heurtent en réalité à un adversaire bien supérieur en nombre qui placé en embuscade harcèle leur progression.

La bataille des Frontières est une succession de combats localisés, violents et des plus éprouvants. Pour les Français, animés d’un esprit purement offensif, ils négligent les mesures de sûreté essentielles. Souvent privés de l’appui de leur artillerie et faute de renseignements précis, ils lancent régulièrement des attaques téméraires affligeant des pertes importantes dans leurs rangs. Quant aux troupes bavaroises, elles franchissent la frontière pour harceler les chasseurs à pied français, surpris par la soudaineté des attaques adverses. Les fantassins allemands s’infiltrent partout dans des raids qui se terminent le plus souvent par une mise à sac des villages qu’ils traversent.

Le 23 août, c’est toute une armée allemande en marche qui rentre à Longuyon (Meurthe et Moselle). La ville va être mise à sac : épiceries, boucheries, dépôts furent vidés et tous les coffres-forts privés éventrés.

Le 24 au matin, quelques obus français tombent sur Longuyon excitant la fureur des troupes allemandes qui commencent à brûler la ville tirant en tous sens et fusillant à qui mieux mieux. Le soir du 24 août, la ville de Longuyon est incendiée à 80 %, 156 civils ont été assassinés ou brûlés vifs, 213 immeubles sont totalement détruits. Le hameau de Noërs est entièrement incendié et la plupart de ses habitants assassinés. L’ancien bâtiment des frères qui servait de logement à 40 ménages est complètement brûlé ; on y découvrira 21 cadavres calcinés.

Le 27 août, alors qu’ils soignaient les blessés allemands et français à l’hôpital de campagne installé à l’école des sœurs, les abbés Braux et Persyn sont appréhendés par les officiers bavarois qui les accusent d’espionnage et les emmènent près du pont de chemin de fer où ils sont fusillés.

  • 8-CLERC’H Jean Marie

Il est né le 21 septembre 1880 au hameau de Tromelin à Bannalec. Il était le fils de Jacques Clerc’h et de Marie Françoise Jégou. Il était cultivateur. Il s’était marié avec Isabelle Hélène Coadic le 6 juin 1908 à Bannalec. Ils eurent 3 enfants.

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement était le 1867 (Quimper – Subdivision). Il était soldat au 355ème Régiment d’Infanterie.

Le 355ème RI a plusieurs garnisons dans l’ouvrage fortifié de Thiémont en mai 1916.

L’ouvrage de Thiaumont a été construit entre 1887 et 1893. C’est un petit ouvrage d’intervalle installé entre Froideterre et le fort de Douaumont. Il est complètement transformé à partir de 1902. Il reçoit un magasin bétonné, un abri de rempart et une casemate de Bourges (en béton armé) pour deux canons de 75 qui flanquent l’intervalle vers Douaumont. Il bénéficie, en outre, d’une tourelle de mitrailleuses et d’un observatoire cuirassé. L’ouvrage est ceint d’un réseau de fils de fer et d’une grille métallique. La guerre ne lui laissera pas le temps de s’équiper d’une tourelle de 75 à éclipse.

Situé à une altitude de 365 mètres, à la croisée de la crête de Fleury-Souville et de la crête de Froideterre-Douaumont, le plateau de Thiaumont est une des portes d’entrée vers Verdun, que Français et Allemands se disputent avec acharnement.

De mars à juin 1916, l’ouvrage de Thiaumont est bombardé en permanence par l’artillerie Allemande. L’ennemi tente une première fois de s’emparer de l’ouvrage mais n’y parvient pas. Plusieurs autres attaques échouent également.

Le 25 mai 1916, en début de matinée, les Allemands lancent leur première attaque contre la ferme de Thiaumont mais ils sont tenus en échec. Plus tard dans la journée, ils parviennent à prendre pied sur la crête de Thiaumont.

C’est sur ce site que Jean-Marie Clerc’h est grièvement blessé. Il est évacué à l’ambulance chirurgicale automobile n°3 de Baleycourt où il décède des suites de ses blessures le 26 mai 1916 à 35 ans.

Citation : « Belle conduite au feu, s’est montré plein de sang froid devant la contre attaque ennemie, a incité ses camarades à la résistance, a contribué efficacement à la repousser » . Croix de Guerre. un secours de 150 F a été payé le 22 août 1916 à Mme veuve Clerch. Médaille commémorative de la Grande Guerre; Médaille de la Victoire.

Il est inhumé dans la Nécropole nationale de Chattencourt (Meuse) : tombe 933.

  • 9-COAT Yves

Il est né le 23 novembre1880 à Lan Pen Ouez en Bannalec, ses parents étaient Maurice Coat, cultivateur, et Marie Louise Gouvellec. Cultivateur, il s’était marié le 8 novembre 1903 à Bannalec avec Marie Massé. Ils eurent 5 enfants.

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 1837. Il a servi comme soldat au 36ème Régiment d’Infanterie Territoriale.

Il est mort le 17 septembre 1916 (35 ans) à l’hôpital civil d’Ambérieu (Ain) des suites de maladie contractée en service.

  • 10-COATSALIOU Yvon Alain

Il est né le 25 décembre 1892. Ses parents étaient Yves Coatsaliou et Marie Perrine Gloanec. Il était menuisier.

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 1534. Il a été soldat au 118ème R.I. Régiment d’Infanterie.

Il meurt le 6 mai 1917 (24 ans), tué à l’ennemi, sur le Chemin des Dames, dans le secteur de Vauclerc-et-la-Vallée-Foulon, à la ferme d’Hurtebise (Aisne).

Depuis l’automne 1914, les troupes allemandes et françaises se font face sur le plateau de Vaucler. Janvier 1915 y voit des combats violents mais ce secteur du Chemin des Dames devient une zone relativement calme jusqu’ à l’offensive de 1917. Long d’environ 4 kilomètres et large d’environ 400 mètres, ce plateau qui relie la ferme d’Hurtebise (lieu-dit de la commune de Bouconville-Vauclerc, situé sur le Chemin des Dames près de Craonne) au bord est du village de Craonnelle, est l’un des rares endroits où la proximité des lignes allemandes est d’environ 50 à 100 mètres et permet d’envisager une avance qui pourrait briser rapidement le front allemand, pour obtenir une vue plongeante sur la vallée de l’Ailette.

Après des mois de bombardements, et surtout ceux qui préparent l’offensive du Général Nivelle du 16 avril 1917, la ferme d’Hurtebise n’est plus qu’un gisement de ruines traversé par les réseaux de tranchées., il n’en reste presque rien. Elle retrouve un rôle stratégique lors des offensives de 1917 et notamment celle lancée par Nivelle. La ferme passera d’un camp à l’autre, les armées n’arrivant jamais à stabiliser leur position sur ce terrain très convoité. Le calme ne reviendra que le 2 novembre avant d’être à nouveau l’enjeu de l’offensive éclair allemande en mai 1918.

  • 11-COCHENNEC François Edmond

Il est né le 5 septembre 1895 à Bannalec. Ses parents étaient Joseph Cochennec et Hélène Pascou. Il était couvreur.

Selon les informations militaires, il a été incorporé le 15 octobre 1914 au 137ème. Son Matricule au bureau de recrutement de Quimper était le 3847. Le dernier régiment où il est passé était le 65ème Régiment d’Infanterie.

En septembre et octobre 1918, le 65ème RI est en position dans l’Aisne, secteurs de Gernicourt, Roucy, Rouvroy, Vouziers et Chestres.

Le 26 septembre 1918 commence l’offensive générale des Alliés, de Lorraine en Belgique. La 4ème armée (Gouraud) et les Américains attaquent les premiers, sur la droite du dispositif mis en place par Foch. Des noms emblématiques des combats des années précédentes sont repris : la ferme Navarin, la butte de Souain, Tahure ; tandis que la jeune armée américaine progresse difficilement en Argonne face à des défenses allemandes solidement aménagées et tenues (butte de Montfaucon). Désormais, les troupes françaises progressent sur l’ensemble du front, contraignant les armées allemandes à un large repli entre l’Aisne et Reims et tentent de résister sur de nouvelles positions.

François Edmond Cochennec meurt, tué à l’ennemi, le 2 octobre 1918 (23 ans), dans le bois de Gernicourt (Aisne).

Citation : Cité à l’ordre du Rgt N°298 du 1er février 1917. A assuré la liaison avec un Bataillon voisin avec courage et sang froid dans un terrain difficile et bombardé violement ». Décoré de la Croix de guerre.

Il est inhumé dans la Nécropole nationale de Berry-au-Bac (Aisne) : Tombe 493 (Prénoms sur sépulture de guerre : François Edouard).

  • 12-COCHENNEC François Pierre

Il est né le 12 mai 1877 à Stang-Huel à Bannalec. Ses parents étaient François Cochennec et Marguerite Le Naour. Il était cultivateur. Il s’est marié avec Marguerite Guerer le 18 février 1900 à Bannalec.  Ils ont eu trois enfants. Son frère Louis Cochennec est mort tué à l’ennemi le 24 mai 1918 à Vaudesson.

Selon les informations militaires, François Pierre Cochennec est incorporé au 128ème régiment d’infanterie le 3 août 1914.  Matricule 2060 au bureau de recrutement de Quimper. Sa dernière affectation le 11 janvier 1917 comme soldat de deuxième classe fut le 208e Régiment d’Infanterie.

Il décède le 15 avril 1917 (39 ans), tué par éclats d’obus, dans le bois de beau marais à Craonne (Aisne) des suites de blessures.

En 1914, après la première Bataille de l’Aisne, le village de Craonne est occupé par les Allemands et sa population déplacée car situé sur la ligne de front.

Avec l’offensive Nivelle, le village est entièrement rasé au printemps 1917 par les bombardements massifs : 5 millions d’obus tombent sur le Chemin des Dames entre le 6 et le 16 avril 1917.

Le nom de Craonne est rendu célèbre par la Chanson de Craonne, chanson contestataire entonnée par des soldats français durant la guerre en 1917 et, notamment, par des soldats qui se sont mutinés après l’offensive meurtrière du général Nivelle au Chemin des Dames en 1917 dont l’échec est consommé en 24 heures et au cours de laquelle sont morts pour rien 29 000 soldats français.

Premier couplet

«  Au bout de huit jours le repos terminé
Il faut reprendre dans la tranchée
Où notre place est si utile
Car sans nous on prend la pile
Oui, mais c’est fini, on en a assez
Personne ne veut plus marcher
Et le cœur bien gros, plein de sanglots
On dit adieu au repos
Même sans tambours, même sans trompette
Nous montons là-haut en baissant la tête »

Refrain

« Adieu la vie, adieu l’amour
Adieu toutes les femmes
C’est pas fini, c’est pour toujours
De cette guerre infâme…
C’est à Craonne sur le plateau
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous des condamnés
Nous sommes les sacrifiés ! » 

  • 13-COCHENNEC Jean Marie Alexis

Il est né le 20 mai 1889 à Bannalec. Ses parents étaient Jean Marie Cochennec et Marie Anne Nabat. Cultivateur, il s’est marié le 2 septembre 1912 à Fougères (Ille et Vilaine) avec Marthe Hélène Gastebled. Son frère Yves François Marie a été tué le 6 mai 1917 (25 ans) à Cerny-en-Laonnois dans l’Aisne.

Selon les Informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 2193. Il était Sous-lieutenant au 44ème Régiment d’Infanterie dans la 1ère compagnie

Le 21 juillet 1916, le 44ème arrive dans la Somme où l’on se bat depuis quelques jours. Dès le 9 août, deux compagnies attaquent le bois de la Pépinière, au nord de Cléry. Le 11 août, le 2e bataillon s’engage contre le bois de Hem à l’est de Curlu. Le bois tout entier et un chemin creux qui le borde ont été fortifiés comme un réduit : partout des abris, quelques-uns en maçonnerie, partout des nids de mitrailleuses que l’artillerie française ne peut parvenir à contre-battre efficacement en raison du terrain.   Les Allemands se défendent, leurs tirs de flanc prennent le 2e bataillon à revers et les pertes sont lourdes. Cependant Le bois de Hem est enlevé et, le lendemain, 12 août 1916, les 1er et 3ème  bataillons font le passage de ligne pour attaquer à leur tour. C’est en ce lieu et ce jour-là que Jean Marie Alexis est tué à l’ennemi, il avait 27 ans.

II a été décoré de la Légion d’Honneur par arrêté du 4 juillet 1919. Le 12 août 1916 a entrainé sa section à l’attaque d’une position ennemie avec un enthousiasme qu’il avait communiqué a tous ses hommes. Est glorieusement tombé alors qu’il circulait sur la ligne de tirailleurs sous un feu violent de mitrailleuses.

14-COCHENNEC Louis

Il est né le 17 décembre 1884 à Bannalec.  Ses parents étaient François Cochennec et Marguerite Le Naour. Il était cultivateur. Son frère François de Pierre a été tué à l’ennemi le 15 avril 1917 à Craonne.

Selon les informations militaires, il a été mobilisé le 3 août 1914. Son matricule au recrutement à Quimper était le 2905. Depuis juin 1916, il était affecté au 219ème Régiment d’Infanterie.

Il est tué à l’ennemi le 24 mai 1918 (33 ans) à Vaudesson dans l’Aisne

Pendant la Première Guerre mondiale, Vaudesson reste aux mains des Allemands jusqu’en octobre 1917. Vaudesson est repris lors de la bataille de La Malmaison le 24 octobre 1917, les chars sont employés à cette occasion. Les Allemands reprennent le village le 27 mai 1918. Vaudesson est alors entièrement en ruines.

  • 15-COCHENNEC Yves François Marie

Il est né le 31 octobre 1891 à Bannalec. Ses parents étaient Jean Marie Cochennec et Marie Anne Nabat. Il était cultivateur. Son frère Jean Marie Alexis a été tué dans les environs de Curlu (Somme) le 12 août 1916

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 2419. Il appartenait au 64ème Régiment d’Infanterie.

Il est mort, tué à l’ennemi, le 6 mai 1917 (25 ans) à Cerny-en-Laonnois dans l’Aisne.

A partir de septembre 1914, Cerny est très proche de la ligne de front, il reste du côté allemand jusque mai 1917 où il se retrouve au cœur des combats pour la reprise du Chemin des Dames. Le site de Cerny-en-Laonnois concentre la mémoire de l’un des champs de bataille les plus terribles de la Première Guerre mondiale : le Chemin des Dames. La co-visibilité rare de lieux funéraires français, allemand et britannique, d’une Chapelle funéraire œcuménique (catholique, protestante, juive) dédiée à la réconciliation et une lanterne des morts, haut lieu cérémoniel en fait un témoignage exceptionnel du culte des morts de la Grande Guerre à l’échelle internationale.

Il est inhumé dans la Nécropole nationale Cerny-en-Laonnois, Tombe 2204

Citation : Il a été décoré de la Médaille militaire avec citation à l’ordre de la 41ème Brigade n°97 du 19 mai 1917. « A été mortellement blessé le 6 mai 1917 en se portant en avent sous un bombardement des plus violents. »

  • 16-CORN René Mathurin

Il est né 4 décembre 1892 à Quimperlé. Ses parents étaient François Corentin et Marie Françoise Félicie Coatsaliou. Il était cultivateur.

Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 1539. Il a été soldat au 67ème Régiment d’Infanterie.

Il meurt, tué à l’ennemi, le 20 février 1915 (22 ans) aux Éparges dans la Meuse.

La Meuse a connu les combats de la Grande Guerre de 1914 à 1918 :  Verdun, l’Argonne, les Éparges, le Saillant de St Mihiel… Dans le but de réduire le Saillant de St Mihiel formé dès septembre 1914, les Français opèrent un assaut aux Éparges le 17 février 1915. Cet assaut est immédiatement suivi de contre-attaques allemandes qui permettent à ces derniers de reprendre le terrain. S’ensuivent alors d’âpres combats aux Éparges, quelques combats de surface mais surtout des combats de mines.

  • 17-CORNEC Pierre Joseph

Il est né le 5 juin 1885 à Bannalec. Ses parents étaient Mathieu Cornec et Marie Josèphe Taheron. Il était tailleur d’habits et il s’est marié à Bannalec, le 18 avril 1909, avec Marie Anne Goapper, Ils ont eu un enfant.

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 3928. Il a servi comme Soldat au 95ème Régiment d’Infanterie.

Blessé le 29 septembre 1918 à Somme Py-Plaie par balle. Cité à l’ordre de la 157e Division d’Inf. N°23 du 3 octobre 1917. « Brancardier volontaire pour le coup de main du 29 octobre 1917, a tenu a accompagner le détachement d’assaut jusqu’au milieu des lignes ennemies ».

Il meurt au combat le 1er octobre 1918 (33 ans) au cours de l’offensive en Champagne et en Argonne (du 26 septembre au 7 octobre 1918), dans le secteur de Cuperly.

Cité à l’ordre N°283 du 338e Rgt d’Inf. en date du 30 avril 1917 : « Au cours d’une attaque à laquelle il participait en qualité de volontaire a montré un courage et un entrain au dessus de tout ».

L’offensive allemande de juillet 1918 avait replacé ce front au cœur des enjeux. Engageant la totalité de ses forces de la Meuse à la mer du Nord, le général Foch, fort du soutien croissant des Américains, déploie à l’automne une large manœuvre. Pour la région de Reims, l’armée du général Gouraud s’empare successivement de Navarin, Tahure et de Sommepy et marche toujours plus au nord vers les Ardennes, où l’armistice de novembre 1918 interrompt leur progression.

  • 28-COROLLER Christophe Jean Yves

Il est né le 27 octobre 1883 au hameau de Roscleunjon à Bannalec. Ses parents étaient Vincent Coroller et Marie Louise Morvan. Il était maçon, et il s’est marié le 31 juillet 1904, à Bannalec, avec Hélène Marie Morvan. Ils ont eu 6 enfants.

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 3878. Il a servi comme soldat dans le 77èmeRégiment d’Infanterie.

Le 77ème RI était dans les Flandres en avril mai 1915 puis dans l’Artois jusqu’en décembre 1915

Christophe Jean Yves meurt de ses blessures le 20 septembre1915 (31 ans) à Barly (Pas de Calais). Barly est en arrière du front de l’Artois. Des troupes y séjournent, parfois, par exemple en mai 1915, pour reprendre des forces, se reposer après des jours au front, reconstituer le régiment.

Il est inhumé dans la Nécropole nationale de Barly tombe : Rang 1, tombe 51.

La nécropole nationale de Barly regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des batailles d’Artois de 1914 à 1918. Aujourd’hui, cette nécropole réunit les corps de 323 Français et de 28 Britanniques.

  • 19-COROLLER H

Aucune donnée connue à ce jour

  • 20-CORVELLEC Louis Yves

Il est né le 4 mars 1889 à Bannalec. Ses parents étaient Louis Corvellec et Marie Anne Cadic. Il était terrassier.

Selon les informations militaires, son Matricule au recrutement à Quimper était le 2153. Il était Soldat au 118ème Régiment d’Infanterie.

En 1916, le 118ème RI était dans l’Aisne, secteur de Berry-au-Bac (mai à septembre) puis à Verdun, secteurs Fort de Vaux et bois Fumin (octobre à décembre).

La 2 novembre 1916 (27 ans), il meurt des suites de ses blessures au centre hospitalier de Souilly (Meuse).

Souilly se situe au milieu de la Voie sacrée, seul axe stratégique pour acheminer les troupes, munitions, matériesl et vivres vers le front. C’était à la fois assez proche pour diriger la bataille (La Seconde Armée y installe, en février 2016, son Quartier Général) et assez lointain pour y être en sécurité. Le village de 561 habitants en 1914 devient ville de garnison, accueillant jusqu’à 10 000 personnes. Un hôpital de 1 100 lits accueille blessés et malades avant d’organiser leur évacuation sanitaire, un camp regroupe plus de 5 000 prisonniers allemands, le terrain d’aviation peut recevoir jusqu’à 80 appareils.

Louis Yves Cornellec est inhumé dans la Nécropole nationale de Rembercourt-aux-Pots (Meuse) : Tombe 1938 (La nécropole nationale de Rembercourt-aux-Pots regroupe les tombes de 5 510 Français décédés lors des combats de Vaux-Marie et de l’arrière-front de Verdun de 1914 à 1918).

  • 21-COULOUARN Emmanuel Pierre

Il est né le 4 août 1894 à Auray dans le Morbihan. Ses parents étaient Jacques Coulouarn et Marie Catherine Noëlle Peron. Il était ouvrier agricole quand il s’engage volontairement comme Marin à la mairie de Lorient le 22 septembre 1913.

Son matricule au recrutement à Quimper était le 3552. A ce jour, l’on ne sait rien de son parcours militaire entre 1914 et 1918, sauf qu’il a été « congédié et rayé des contrôles de l’armée le 24 juillet 1918 ayant été réformé n°1 avec gratification renouvelable de la 5ème catégorie pour tuberculose pulmonaire. » Il s’est retiré à Bannalec où il décède le 11 avril1920.

  • 22-COULOUARNE Jean Jacques

Il est né le 26 janvier 1893 à Ergué Armel, un quartier de Quimper. Ses parents étaient Jacques Coulouarn et Marie Catherine Péron. Il a été cultivateur et agent d’assurance.

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 3815. Il a été successivement soldat au 48ème RI, au 10ème escadron du train d’équipage le 10/10/1914, Canonnier à la 61èmè batterie du 111ème Régiment d’Artillerie Lourde Hippomobile en 1915, soldat au 19ème escadron du train des équipages militaires du 10 juin au 22 octobre 1916 puis au 20ème   et enfin au 111ème Régiment d’artillerie lourde à partir du 11 novembre 1917.
Pour plus de précisions techniques, le train des équipages doit assurer les services suivants aux armées en campagne :
Les transports du service de santé ;
Les transports des subsistances ;
La conduite des voitures de la trésorerie et des Postes.

Il doit fournir les détachements suivants :
Aux divisions d’Infanterie et de Cavalerie, des ambulances et des groupes de brancardiers ;
Aux Corps d’armée, des ambulances et des groupes de brancardiers, une section sanitaire automobile, des sections de convois administratifs et de ravitaillement en viande fraîche, un dépôt de remonte mobile ;
Aux Armées les mêmes services qu’aux Corps d’armée, plus une boulangerie de campagne et des groupes de transport automobiles.

Quant à l’artillerie lourde, elle est constituée de matériels de plus gros calibres qui tirent plus loin que les 4 à 7 km des canons de 75 et agissent dans le cadre d’une action d’ensemble au profit d’un corps d’armée et non plus de quelques corps de troupe.

Jean Jacques Coulouarn meurt des suites de maladie contractée en service le 26 0ctobre 1918 (25 ans) à l’Hospice mixte de Lorient dans le Morbihan

A Lorient, des hôpitaux temporaires sont prévus dès l’été 14 dans des bâtiments réquisitionnés : le lycée, le groupe scolaire de Merville, l’hôpital Bodélio, l’hospice, l’Ecole primaire supérieure de garçons, le Collège de jeunes filles, la salle des fêtes, une partie du Cours des Quais (affectée au service de la Croix Rouge et aménagée par l’Architecte de la Ville) et encore l’école Saint-Joseph. Un hôpital mixte est ouvert rue de l’hôpital, un autre en 1918 au Casino de la Perrière destiné aux Américains. Lorient compte 900 lits.

  • 23-COZIC Hyacinthe Henri

Il est né le 31 janvier 1899 à Bannalec fils de Marguerite COZIC, célibataire. Il était cultivateur.

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 2438.

Quand il rejoint le 108ème Régiment d’Infanterie le 20 juillet 1918, celui-ci est positionné dans les tranchées du sous-secteur du Magord dans la Marne. Pendant les trois mois qu’il va y passer, le régiment organise le terrain, crée des abris habitables, surveille attentivement l’ennemi. Le 5 octobre, le régiment est relevé du secteur de Saint-Hilaire et se rassemble, le 6, au camp des Échelons pour arriver, le 8, aux camps de Lhery et de Lagery, près de Ville-en-Tardenois, où il séjournera jusqu’au 19 novembre, date à laquelle il fait mouvement vers Dormans, afin de s’embarquer, le 20 novembre, pour l’Italie.

Hyacinthe Henri Cozic ne fera pas partie du voyage pour l’Italie car il a rejoint le 88ème RI au moment où celui-ci vient de terminer ses ultimes combats qu’il a menés du 13 au 31 octobre 1918 entre Montigny-en-Arrouaise et Longchamp. La tâche du 88ème est bel et bien finie. Il redescend des lignes avec des effectifs très réduits. Il reste seulement trente à quarante hommes par compagnie !

Hyacinthe Henri Cozic est affecté au 18ème Régiment de tirailleurs algériens le 21 juillet 1919 qui embarque à partir du 22 octobre à Constantinople sur le Tsar Ferdinand pour prendre part à compter du 24 à la Campagne du Levant.

La France se trouve engagée en Cilicie notamment en application des accords interalliés signés en 1916 avec la Grande-Bretagne d’une part (accords Sykes-Picot sur le partage à la fin de la guerre de l’empire ottoman en zones d’influence) et les Arméniens d’autre part en vue de l’établissement d’une force arménienne sous la tutelle de l’armée française.

Fin 1918, la Cilicie est occupée par les troupes françaises qui occupent ensuite les provinces ottomanes d’Antep, Maraş et Urfa en Anatolie du Sud cédées fin 1919 par les troupes britanniques. Le 18ème Régiment est rapidement déployé dans sa vaste zone d’occupation au côté des Arméniens.

La Cilicie, provisoirement sous protection française, va rapidement être agitée par un mouvement d’insurrection des nationalistes turcs de Mustapha Kemal. La campagne de Cilicie voit les postes et les colonnes françaises harcelés, attaqués par des forces nombreuses et bien armés face à des effectifs français faibles et des moyens matériels insuffisants.

Dès la prise de Marache (Maraş) par les Français le 1er novembre 1919, la majorité turque de la ville se dresse contre les forces d’occupation franco-arméniennes. En janvier 1920, la partie turque de la population assiège le quartier arménien. La petite garnison française est impuissante à rétablir l’ordre. Après vingt-deux jours de combat urbain, le 11 février 1920, les troupes d’occupation françaises sont forcées d’évacuer Maraş, suivies de la communauté arménienne de la ville, sous les assauts répétés des révolutionnaires turcs.  Le repli, à travers les tempêtes de neige et par un froid de -20° est excessivement pénible. Outre 700 tués et blessés, les malades furent très nombreux et les Tirailleurs cruellement éprouvés par les gelures des pieds.

« L’affaire de Marache », qui se conclut par un repli français, généralise l’agitation. Les mois qui vont suivre vont être marqués par de nombreux combats. Les unités françaises qui tiennent quelques postes sont très souvent encerclées. Ce fut le cas de la garnison d’Ourfa, à bout de forces et de vivres, réduite à 460 hommes, sans un canon, cernée par 4.000 turcs, kurdes, entre le 9 février et le 11 avril 1920 et incapable, dans ces conditions, d’assurer la protection de la population arménienne et des missions étrangères. Après avoir obtenu l’assurance de quitter la ville sans être inquiétée, la garnison est attaquée dans le défilé de Féris Pacha, les hommes, blessés compris, sont massacrés. Quelques isolés seulement parviennent à gagner Arab-Punar. Il y a 31 survivants. Les pertes s’élèvent à 11 officiers et 300 hommes.

La garnison de Bozanti, porte orientale de la Cilicie dans la montagne du Taurus, à 80 kilomètres au nord de Mersine, est pareillement assiégée en avril-mai 1920 et une Compagnie du 18e RTA intégrée au IIe Bataillon du 412ème RI est anéantie, soulignant une nouvelle fois les effectifs très faibles et les moyens matériels insuffisants de cette première campagne d’après-guerre. C’est au siège de Bozanti que Hyacinthe Henri Cozic est tué au combat le 28 mai 1920, jour de la capitulation des Français. Il avait 21 ans.

  • 24-CUTULLIC Joseph Bertrand Jean

Il est né le 30 avril 1895 à Bannalec. Ses parents étaient Bertrand et Marie Guillou. Il était cultivateur.

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 3853. Il était Zouave au 4ème Régiment Mixte de Zouaves et de Tirailleurs.

Son régiment a participé à l’attaque du « Labyrinthe », un combat localisé au nord d’Arras, entre Écurie et Neuville-Saint-Vaast et faisant partie de la seconde bataille d’Artois (haut-lieu de la Grande Guerre) qui s’y déroule du 9 mai au 19 juin 1915. Comme son nom l’indique, « le Labyrinthe » évoque très bien ce qu’a été la guerre de position : un immense réseau de tranchées de plus en plus complexe, un formidable enchevêtrement de blockhaus, d’abris, de tranchées et de boyaux qui ressemble, vu du ciel, à une gigantesque toile d’araignée.

Le 25 mai, Joseph Bertrand Jean Cutullic est tué au combat, à l’âge de 20 ans, dans la tranchée des saules à proximité de la commune d’Angres (Pas de Calais). « Le 25 mai, après une faible préparation, les vagues d’assaut débouchent sur un terrain battu par les feux des mitrailleuses et de mousqueterie. Le plus grand nombre des assaillants est fauché. Une faible partie des effectifs engagés gagne la tranchée adverse, où un combat corps à corps s’engage. Les survivants de la vague d’assaut organisent le terrain tant bien que mal. Mais l’ennemi contre-attaque avec fureur et quelques isolés seulement peuvent regagner la base de départ » (extrait d’un témoignage dans l’histoire du 24ème RI).

Il est inhumé dans la Nécropole nationale Notre-Dame-de-Lorette à Ablain-Saint-Nazaire (Pas de Calais) : Carré 12, rang 1, tombe 2238.

Il a été décoré, à titre posthume de la Médaille militaire « Zouave courageux et dévoué. Mort au champ d’honneur, le 25 mai 1915, à Angres (Artois), dans l’accomplissement de son devoir. Croix de guerre avec étoile de bronze ».

  • 25-CUTULLIC Thomas Félix

Il est né le 6 mars 1876 au hameau de Keryannic à Bannalec, ses parents étaient Jean Cutullic et Marie Jeanne Le Coz. Il était cultivateur et célibataire.

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 1898. Il était soldat au 86ème Régiment d’Infanterie Territoriale

En janvier 1917, le 86ème RIT monte en ligne dans le secteur de Massiges (Marne, bataille de Champagne), à Beauséjour précisément.  Pendant toute la guerre, ce hameau dominé par un fortin aménagé dès le mois de septembre 1914 par les Allemands qui établissent sur le front de leur IIIe armée une solide position d’arrêt, est l’objet de batailles meurtrières. Des bombardements intenses et réciproques des deux artilleries se déclenchent à la mi-février. Des combats sont très violents, les troupes allemandes utilisent des gaz asphyxiants et des lance-flammes.

Thomas Félix Cutullic est tué au combat sur ce théâtre d’opérations le 15 février 1917, il avait 40 ans.

  • 26-CUZIAT Jean Baptiste Jules Marie

Il est né le 25 août 1889 à Bannalec, ses parents étaient Baptiste Cuziat, commerçant, et Elisa Perrotte, Maîtresse d’hôtel. Il s’est marié à Bannalec le 8 août 1911 avec Anne Marie Mignon. Ils ont eu un enfant.

Selon les informations militaires, son matricule au recrutement à Quimper était le 2234. Il était soldat téléphoniste au 62ème Régiment d’Infanterie.

Il est mort le 17 décembre1914 (25 ans), tué au combat à Ovillers-la-Boisselle dans la Somme. Pour en savoir plus sur la bataille d’Ovillers-la-Boisselle voir l’article « Le lourd tribut…. ».